L’exemption de visa pour les Turcs : c’est l’engagement pris par l’Union européenne. En contre-partie, la Turquie a accepté le retour sur son sol des migrants entrés illégalement en Grèce. L’exemption de visa pour les Turcs est d’une importance "vitale" pour la Turquie, a déclaré le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu.
La Turquie s’est engagée à accepter le retour sur son sol de tous les migrants entrés illégalement en Grèce depuis le 20 mars. Le plan prévoit en outre que pour chaque réfugié syrien renvoyé en Turquie, un autre sera "réinstallé" dans un pays européen, dans la limite de 72 000 places. En contrepartie, les Européens ont accepté de fournir jusqu’à six milliards d’euros, de relancer les discussions sur l’intégration de la Turquie à l’UE et d’accélérer le processus de libéralisation des visas pour les Turcs.
"La question de l’exemption de visa est vitale pour la Turquie", a déclaré samedi le Premier ministre Ahmet Davutoglu à Gaziantep (sud-est) lors d’une conférence de presse commune avec Angela Merkel. La chancelière allemande a visité un camp de réfugiés syriens dans la région, accompagnée du président du Conseil européen Donald Tusk et du commissaire européen Frans Timmermans. Le Premier ministre turc a indiqué qu’il reste "confiant". Il estime que l’Union européenne fera le nécessaire à ce sujet, d’autant que c’est "une promesse du gouvernement (turc) à son peuple".
Bruxelles doit se prononcer sur la levée des visas pour les Turcs début mai. De son côté, Ankara fait monter la pression et menace de se retirer de l’accord sur les réfugiés si elle n’était pas appliquée. Ahmet Davutoglu avait prévenu lundi que la Turquie ne serait plus tenue de respecter l’accord si les Européens ne tenaient pas leur promesse sur les visas d’ici à la fin juin.