Tous les continents sont concernés. Dans son rapport semestriel des Finances publiques dans le monde, le Fonds Monétaire Internationale (FMI) s’inquiète face à la montée généralisée des dettes publiques.
Les "pays avancés" comme ceux en développement sont concernés par le déficit public.
La triple référence des pays avancés
Dans leur examen semestriel des Finances publiques (Fiscal monitor), les experts du Fonds monétaire international observent une hausse de la dette publique dans tous les coins du monde. Pour les pays arrivés à maturité comme les États-Unis, l’Europe et le Japon, les références historiques se font sentir. Avec la dépression des années 1930, le poids de la dette a grimpé à environ 80% du Produit intérieur brut annuel (PIB) des pays. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le niveau de dette dans les États européens et américains, essentiellement, s’élevait à 130% de leur PIB. La troisième référence est celle de la "grande récession mondiale de 2008-2009", une période à laquelle le taux d’endettement était équivalent à 92% de leur PIB en moyenne. Mais malgré la sortie de crise, ce taux grossit toujours et devrait atteindre 107,6% en moyenne en 2016, dont 92,5% dans la zone euro.
La situation dans les pays en développement
Les pays émergents ont réussi tant bien que mal à maîtriser leurs finances publiques et cette situation constitue leur force. Effectivement, ils bénéficient d’une croissance économique deux à trois plus élevée ces trente dernières années. Mais entre 2009 et jusqu’à aujourd’hui, le FMI pointe un renforcement des endettements allant de 39,7% à 47, 5% du PIB. "La dégradation est quasi générale, de la Chine à la Russie, même si les niveaux atteints restent très inégaux (46,8% du PIB pour la première et 18,4% pour la seconde)", rapporte Le Figaro. Les plus déstabilisés sont les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord qui sont frappés de plein fouet par la chute du pétrole.
Quelle issue pour chaque pôle ?
Pour l’heure la dette publique représente un facteur de vulnérabilité. "Une solution durable au problème du surendettement n’est pas envisageable en l’absence d’une croissance plus soutenue à moyen terme", estiment les économistes du FMI s’agissant des pays avancés. Ces derniers ont précisé qu’avec une progression continue de la croissance de 1 point de pourcentage, les ratios d’endettement dans les pays avancés pourraient atteindre leurs niveaux d’avant-crise (de 2008-2009). Pour les économies en développement, l’équation n’est pas non plus certaine. Il s’agit en effet "de répondre à la demande grandissante de services publics, d’améliorer l’offre de services de santé et d’éducation et de développer les infrastructures", juge le FMI. Vitor Gaspar et Luc Eyraud, responsables du département "finances publiques", au sein due l’organisme les encouragent en disant : "agissez maintenant, agissez ensemble".