Au Danemark, une loi est en gestation pour autoriser la confiscation des bijoux des réfugiés en vue de financer leur accueil, assure le gouvernement.
La mesure est très contestée. Le gouvernement danois a défendu, vendredi 18 novembre, son projet controversé de confisquer bijoux et autres effets de valeur aux migrants. L’objectif, selon le gouvernement : financer leur accueil. Le projet de loi présenté en novembre doit être débattu au Parlement en janvier. Il prévoit d’autoriser la fouille des bagages des réfugiés et de confisquer tout objet de valeur ou argent liquide au-delà de 3 000 couronnes danoises (400 euros environ). Les montres, alliances et téléphones portables ne sont pas concernés.
Dans une missive au quotidien américain Washington Post, le ministre de l’Intégration danois explique que la loi donnera aux autorités "le pouvoir de fouiller les vêtements et les bagages des demandeurs d’asile –et des autres migrants qui n’ont pas de permis pour s’installer au Danemark– dans l’objectif de trouver des biens qui permettraient de couvrir leurs frais".
Bien que la mesure fait polémique, le gouvernement tente de se justifier en estimant qu’"il est normal que les gens qui viennent ici payent". "Il est inacceptable que les contribuables danois payent pour des demandeurs d’asile dotés d’un patrimoine", plaide le ministre. Le président du Parti populaire danois, juge, lui aussi, "normal que les gens qui viennent ici payent eux-mêmes leurs dépenses s’ils en ont les moyens".
Selon le Washington Post, la mesure controversée aurait un impact financier limité, et il s’agit surtout d’envoyer un message anti-réfugiés. Le quotidien estime que le projet de loi avait une "connotation particulièrement douloureuse en Europe où les nazis ont spolié les juifs pendant la Seconde Guerre mondiale".
Une pétition "Non à la confiscation des biens des migrants" avait recueilli vendredi près de 5 900 signatures.
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