Une enquête a révélé que les pays de l’Union européenne ont dépensé 11,3 milliards d’euros depuis 2000 pour renvoyer les migrants en situation irrégulière.
L’Union européenne a également payé 1,6 milliard d’euros pour assurer la protection de ses frontières, selon cette enquête menée par un consortium de journalistes européens publiée aujourd’hui dans 16 pays. Le débat, rappelons-le, fait rage au sein de l’Union pour contrer l’immigration clandestine et pour améliorer l’accueil des réfugiés et demandeurs d’asile.
Les États membres sont unanimes pour accélérer le renvoi des migrants en situation irrégulière, mais ils sont divisés sur l’assistance à apporter à l’Italie et la Grèce. Les systèmes d’accueil de ces deux pays d’Europe méridionale sont débordés par l’afflux de migrants.
La question de l’organisation du retour des migrants en situation irrégulière se pose depuis des années. "Le taux de retour des migrants en situation irrégulière a été de 33 % en 2014", a souligné le commissaire aux Affaires intérieures Dimitris Avramopoulos. Or les États membres dépensent des fortunes pour les retours : 11,3 milliards d’euros depuis 2000 !
En moyenne, l’expulsion d’un migrant coûte en moyenne 4 000 euros, dont la moitié pour les frais de transport. De leur côté, ces migrants ont dépensé 15,7 milliards d’euros pour payer leurs passages et rejoindre l’Union européenne.
Cette enquête a duré six mois. Vingt journalistes, statisticiens et développeurs issus de 16 pays européens y ont participé. En 2014, plus de 600 000 migrants ont demandé l’asile dans l’Union européenne. De janvier à la fin mai 2015, plus de 100 000 migrants ont traversé la Méditerranée et 1 865 se sont noyés, selon l’Office international des migrations.