La Grèce pourrait-elle abandonner la monnaie commune européenne ? Le premier ministre grec sortant, Lucas Papademos, n’exclut pas cette possibilité. Malgré toutes les conséquences que cela peut engendrer, les possibilités de ce scénario seraient actuellement en vigueur.
Une sortie possible de l’Euro
La santé économique de la Grèce est au plus mal et une sortie possible de l’euro n’améliorerait rien. "Bien qu’un tel scénario soit peu probable et qu’il n’est souhaitable ni pour la Grèce ni pour d’autres pays, on ne peut exclure que des préparatifs soient en cours pour contenir les conséquences potentielles d’une sortie grecque de la zone euro", avait déclaré M. Papademos ( 23 mai).
L’ancien numéro deux de la Banque centrale européenne avoue son inquiétude par rapport à cet abandon forcé de la monnaie commune qui aurait des retombées catastrophiques sur le territoire grec. Une réalité implacable qui nécessite au plus vite une solution, maintient d’ailleurs M. Papademos au cours de son premier discours depuis qu’il a laissé sa place de premier ministre.
Les retombées économiques pour la Grèce
Pour sortir de cette crise, le soutien des grecs à "l’application continue du programme économique" dicté par l’UE, le FMI et la BCE serait le plus important, d’après M Papademos. Dans la foulée, il a cité des estimations du coût de sortie grec de la zone euro entre 500 milliards et 1000 milliards d’euros. Cette sortie ayant également un impact sur les marchés, les effets de contagion et les dégâts pour l’économie. "Certains calculs que j’ai vus suggèrent que l’inflation pourrait grimper de 30 à 50 %", a-t-il ajouté. Ces propos de l’ancien premier ministre avaient provoqué un sentiment de nervosité à la Bourse de New York. Un léger recul de 0.01% a été d’ailleurs noté du côté du Dow Jones. Les bourses asiatiques et européennes ont également suivi la tendance, mercredi 10 Juin. Paris a perdu 1.06% au cours de la matinée.
Tout se jouera sur le prochain gouvernement
Au regard de la commission internationale, une sortie de la Grèce de la zone euro sera inévitable si les prochains dirigeants du pays ne maintiennent pas les projets de réformes mis en place. Pour rappel, la Grèce se prépare pour de nouvelles législatives ce 17 juin, suite aux problèmes politiques rencontrés après le vote du 6 mai. Les dirigeants européens ont averti la Grèce que les aides internationales seront coupées si le gouvernement qui sortira des urnes ne respecte pas le plan économique initial instauré.
"Si les communistes ou d’autres radicaux remportent l’élection, la sortie de la Grèce de la zone euro sera inévitable", estime Alexander Dobrindt, vice-président de l’Union chrétienne-sociale (CSU) partenaire de la coalition gouvernementale d’Angela Merkel. Une nouvelle déclaration qui confirme l’exaspération grandissante de Berlin par rapport à la classe politique grecque suite à la faille de la formation d’un gouvernement de coalition issu des législatives du 6 mai.