Grande première mondiale en Belgique : une jeune femme donne naissance après s’être fait greffer des tissus prélevés quand elle avait 13 ans.
Une femme de 27 ans est devenue la première femme au monde à avoir un bébé après la restauration de sa fertilité grâce à la transplantation de ses propres tissus ovariens prélevés et congelés avant la puberté, selon une équipe médicale à Bruxelles.
Le cas de cette femme de 27 ans a été décrit dans la revue spécialisée Human Reproduction, mensuel de la société européenne de reproduction humaine et d’embryologie (ESHRE). Dans le monde au moins 35 enfants sont nés ainsi après ce type d’autogreffes de tissus, mais tous prélevés chez des femmes adultes. Aussi la capacité de tissus ovariens immatures à produire des ovocytes fonctionnels restait à prouver, souligne l’équipe médicale.
Un ovaire prélevé à l’âge de 13 ans
Atteinte d’une anémie falciforme (drépanocytose) diagnostiquée à l’âge de 5 ans, cette patiente née en République du Congo a été greffée de moelle osseuse à 11 ans après son émigration en Belgique. Pour éviter tout rejet, elle a dû subir une chimiothérapie qui pouvait détruire de façon permanente le fonctionnement des ovaires. Alors qu’elle n’avait que 13 ans, les médecins belges ont décidé de lui enlever l’ovaire droit et en ont congelé des fragments. A 15 ans, son ovaire gauche était défaillant, elle devait alors suivre un traitement hormonal substitutif.
A 25 ans, la patiente voulait avoir un enfant. Toujours suivie dans le même centre, les médecins ont restauré sa fertilité en décongelant une partie des tissus ovariens et lui en ont réimplanté quatre fragments sur l’ovaire gauche laissé en place et onze autres, dans d’autres endroits de son corps. Les tissus greffés ont pu produire des ovocytes matures. Seulement l’infertilité de son compagnon restait un blocage supplémentaire.
Ce n’est que deux ans plus tard, qu’elle tombe enceinte, avec un nouveau partenaire et a donné naissance à un garçon en novembre 2014.