L’Organisation internationale du travail prône dans son rapport 2015 une meilleure prise en forme des formes d’emploi informelles et précaires dans le monde.
L’Organisation internationale du travail (OIT) a rendu public à Genève, aujourd’hui, son rapport 2015 intitulé "Emplois, questions sociales dans le monde". Jusqu’ici, cette agence des Nations unies regroupant des employeurs et des salariés de 185 Etats, restait plus focalisée sur des formes d’emploi dites classiques : plein-temps, salarié, contrat permanent.
Mais les choses ont changé, et aujourd’hui, le constat est clair. Le salariat ne représente que la moitié de l’emploi dans le monde. Il ne concernant pas plus de 20 % des travailleurs en Afrique subsaharienne ou en Asie du sud. Et dans ces emplois salariés, moins de 40 % des travailleurs bénéficient d’un contrat permanent à temps plein, soit à peine un emploi sur cinq dans le monde.
Guy Ryder, le directeur de l’agence affirme que "jusque-là, la réponse de l’OIT était d’assurer les formes standards de l’emploi. Il ne s’agit pas d’abandonner cette optique, mais d’assurer un traitement égal à tous les travailleurs ne bénéficiant pas de la sécurité et de la protection attachée aux formes dites classiques".
Pour Guy Ryder, qui est un ancien dirigeant de la Confédération syndicale internationale, ces emplois informels ne doivent plus être considérés comme une seconde catégorie, car "les standards changent", observe-t-il, ajoutant : "Il faut prendre en compte cette nouvelle réalité et adapter les politiques du marché du travail, ainsi que la législation aux diverses formes d’emploi".
L’évolution vers des relations de travail moins sécurisées progresse, même dans les économies développées, où les emplois autonomes ou à domicile se sont multipliés et où les contrats à très court terme et à horaires irréguliers sont plus nombreux.
Dans les pays en développent, l’emploi informel reste très largement répandu, même si des formes plus contractuelles progressent. La crise économique est un facteur aggravant, et le chômage continue de plomber la situation.
Pour l’OIT, le chômage, qui atteignait 201 millions de personnes dans le monde en 2014, devrait encore progresser durant les cinq prochaines années, principalement à cause du ralentissement de la tendance de la croissance : 3 % à 3,5 % chaque année, contre 4 % entre 2000 et 2007.