L’existence d’un fichier recensant des acheteurs de Charlie Hebdo dans l’ouest de l’Angleterre a déclenché une polémique outre-Manche. La police s’en est excusée et s’explique.
Un policier du comté de Wiltshire, dans le sud de l’Angleterre a demandé à un kiosquier de la petite ville de Corsham de lui fournir les noms des clients ayant acheté le "numéro des survivants", rapporte le Guardian. Une affaire qui démontre à nouveau la sensibilité des britanniques quant à la caricature en Une du dernier numéro de Charlie Hebdo.
Selon Le Figaro, tout est parti d’un témoignage d’une habitante de Wiltshire dans le journal britannique. Après les attentats de Paris, Anne Keat, retraitée britannique, a demandé à son kiosquier de lui mettre de côté un exemplaire de l’hebdomadaire satirique, exceptionnellement distribué dans plusieurs langues.
Un achat visiblement subversif aux yeux de la police locale : ce kiosquier a dû fournir les noms des quatre acheteurs de Charlie Hebdo aux policiers. Elle a décidé d’en informer directement le Guardian, qui proposait à ses lecteurs des badges "Je suis Charlie" : "Attention", prévient-elle dans son courrier, "vos badges risquent d’attirer l’attention de la police sur vos lecteurs".
La police a confirmé que l’un de ses agents s’était bien rendu chez le marchand de journaux pour lui demander les noms des quatre acheteurs du magazine français. Dans un communiqué, elle a présenté ses excuses et assuré avoir supprimé les noms de ses systèmes informatiques.
"Après l’attentat du 7 janvier à Paris, la police du Wiltshire a tenté d’évaluer les tensions communautaires à travers le comté", explique-t-on du côté de la police. Les équipes de police du secteur ont été ainsi invitées à prêter attention aux kiosques qui auraient pu distribuer Charlie Hebdo, en raison de leur vulnérabilité. "Un officier a visité un commerce et un bureau de poste à Corsham pour encourager le propriétaire à rester vigilant", précise un communiqué de la police.