Soucieuse de la santé de l’économie européenne en général, Angela Merkel interpelle le gouvernement français.
Selon le commentaire de Le Figaro sur la déclaration de la chancelière allemande, "[elle] a rarement été aussi claire". Ainsi, la France est invitée à aller plus en profondeur dans ses réformes. A quelques jours d’un Eurogroupe décisif sur le budget français et à une semaine du prochain sommet européen, Angela Merkel a décidé de mettre un peu plus la pression sur François Hollande.
Pour ne pas mettre en avant la perception d’un affrontement entre Berlin et Paris, Angela Merkel affirme se mettre dans le sillage de l’avis officiel de la Commission européenne concernant la France et l’Italie. Fin novembre, la Commission européenne a accordé à la France trois mois de délai supplémentaire avant de devoir envisager d’éventuelle sanction.
Bruxelles "a établi un calendrier selon lequel la France et l’Italie devront présenter des mesures supplémentaires", explique Angela Merkel dans un entretien au quotidien Welt am Sonntag. "C’est justifié car les deux pays se trouvent effectivement dans un processus de réformes. Mais la Commission a aussi dit de façon claire que ce qui est jusqu’à présent sur la table n’est pas encore suffisant. Ce avec quoi je suis d’accord", ajoute-t-elle. L’interview est publiée deux jours avant la reconduction attendue d’Angela Merkel à la tête du CDU, dont les militants sont très à l’affût des discours de rigueur de celle qui dirige depuis neuf ans la première économie européenne.
Le gouvernement allemand n’est plus disposé à faire preuve d’indulgence à l’égard de la France. Pour Angela Merkel, les deux têtes de l’exécutif français doivent réagir rapidement. La chancelière redoute les retombées économiques et politiques pour l’Europe des réformes encore timides de Paris.