Ils le font parce que c’est permis. Ainsi, derrière les Autrichiens, les eurodéputés français sont ceux qui enregistrent le plus de cumul d’activités.
La France compte 74 eurodéputés qui siègent à Bruxelles.
Au regard de l’"indicateur d’activité extérieure", mis au point par Transparency International, les eurodéputés français arrivent en deuxième position du palmarès. "Plus l’indicateur est élevé, plus les élus ont déclaré d’activités et de revenus", explique Transparency International dans une info rapportée par FranceTv Info. Ainsi, la France arrive à un indice 7, le plus élevé après l’Autriche (8), tandis que la moyenne européenne est de 3.
Daniel Freund, le responsable de Transparency International qui a établi l’"indicateur d’activité extérieure" explique que "Cet indicateur ne préjuge pas a priori de conflits d’intérêts, puisque les eurodéputés ont le droit d’exercer toute activité ou profession à l’extérieur, mais ils ont l’obligation d’être transparents et, s’il y a un conflit d’intérêts, ils sont tenus de le déclarer et de ne pas voter sur certains dossiers."
Quelques eurodéputés français, avec leur gain approximatif en dehors de leur fonction de parlementaire :
-Michèle Alliot-Marie dit gagner 10.000 euros mensuels en conférence et 5.000 euros en droits d’auteur
-Renaud Muselier déclare plus de 10.000 euros, notamment comme directeur d’une clinique et d’une société d’immobilier
-Sylvie Goulard déclare gagner "10.000 euros ou plus" grâce à son travail au Conseil pour le futur de l’Europe, une organisation à but non lucratif
-Rachida Dati gagne également "10.000 euros ou plus" comme avocate.
Pour Daniel Freund, il y a une certaine opacité sur l’évitement des conflits d’intérêt. "Quand on voit des eurodéputés déclarer des activités comme consultant ou avocat sans spécifier quels sont leurs clients, on ne peut pas savoir s’il y a conflit d’intérêts. Certaines déclarations sont très détaillées, d’autres se cachent derrière des abréviations incompréhensibles", a-t-il expliqué.
Et il ajoute : "Il n’y a aucune instance au sein du Parlement européen pour vérifier les déclarations des eurodéputés. Il n’y a pas non plus de sanction s’il y a des irrégularités dans les déclarations, si quelqu’un a une activité qu’il ne déclare pas. Transparency International veut tout mettre dans le domaine public."