Entre 2.300 personnes, selon la police, et 5.000 selon les manifestants, ont défilé dimanche dans les rues de Bruxelles pour défendre l’unité de la Belgique, en pleine crise politique en raison d’un conflit liguistique entre Flamands et Wallons.
BRUXELLES (AFP) - Entre 2.300 personnes, selon la police, et 5.000 selon les manifestants, ont défilé dimanche dans les rues de Bruxelles pour défendre l’unité de la Belgique, en pleine crise politique en raison d’un conflit liguistique entre Flamands et Wallons, a constaté un journaliste de l’AFP.
"Pour la Belgique hip hip hip... hourrah", ont scandé les manifestants sous un grand soleil, défilant derrière une banderole proclamant dans les trois langues officielles du pays (néerlandais, français, allemand) : "Oui, nous voulons vivre ensemble".
En tête du cortège, un tandem d’un genre un peu particulier illustrait les tiraillements entre Flamands et Wallons à l’origine de la crise politique qui secoue le pays : ses deux conducteurs se tournaient le dos et pédalaient alternativement dans deux directions opposées.
Les manifestants brandissaient des drapeaux belges, des parapluies aux couleurs de la Belgique, ou des pancartes proclamant "Pas de fascisme régional". Certains distribuaient des autocollants "Touche pas à mon pays" ou "I want you for Belgium".
Alors qu’une manifestation similaire avait réuni 35.000 personnes en 2007, les organisateurs se sont néanmoins réjouis de la participation "record" ce dimanche.
"Nous n’avions cette année que deux semaines pour nous préparer, le mois de mai est traditionnellement chargé en événements familiaux, et les étudiants ont bientôt leurs examens", a énuméré l’un des organisateurs, Pierre-Alexandre De Mare. "Mais ceux qui étaient là en 2007 portent toujours la Belgique dans leur coeur", a-t-il affirmé à l’AFP.
Le Parlement belge a prononcé le 6 mai sa dissolution, ouvrant la voie à des élections à haut risque le 13 juin, à l’issue desquelles Flamands et francophones devront renégocier les termes de leur cohabitation sous peine de conduire le pays à l’éclatement.
Ces élections législatives anticipées découlent de la crise politique ouverte par la démission du gouvernement le 22 avril, à la suite du départ d’un parti flamand de la coalition au pouvoir.
Les sondages laissent présager une poussée des partis flamands radicaux aux prochaines élections.
Un parti indépendantiste flamand, la NVA dirigé par Bart De Wever, arriverait ainsi en tête en Flandre.
"Nous avons peur de ce Bart de Wever qui veut faire sécession, nous voulons que la Belgique reste unie", a expliqué parmi les manifestants Louis Janssens, un retraité brandissant un portrait du roi des Belges agrafé à un drapeau : "Heureusement qu’il est là, le roi, c’est le ciment de la nation", a-t-il précisé.