Plusieurs milliers de personnes ont protesté samedi à Berlin contre une marche organisée par l’extrême droite, parvenant à la retarder de plusieurs heures.
BERLIN (AFP) - Plusieurs milliers de personnes ont empêché samedi à Berlin le bon déroulement d’une marche organisée par l’extrême droite, parvenant à la retarder de plusieurs heures et éclipsant quelque peu les cortèges plus traditionnels de la Fête du travail.
Selon la Confédération syndicale allemande (DGB), 484.000 personnes ont participé aux 440 manifestations organisées dans le pays, un chiffre comparable à celui de l’année passée.
"Malgré toutes les promesses et les mots doux, les marchés financiers ne sont toujours pas régulés", a critiqué le responsable fédéral de la DGB, Michael Sommer, présent à Essen (ouest de l’Allemagne).
"Les avares et les cupides n’ont tiré aucune leçon de tout cela. Sans la moindre honte, ils continuent leurs petits jeux", a-t-il ajouté.
Mais le 1er mai est surtout devenu ces dernières années, en Allemagne, le prétexte à des confrontations entre l’extrême droite, qui ne veut pas laisser la rue aux seuls défilés de la gauche pour la Fête du travail, et ses adversaires.
Ainsi, à Berlin, quelques 10.000 personnes, selon les organisateurs, ont pris part à une contre-manifestation visant à empêcher 700 néonazis, selon la police de défiler dans le quartier de Prenzlauer Berg.
Les antinéonazis ont formé plusieurs barrages assis sur le parcours prévu, entraînant un retard de plusieurs heures, et obligeant le cortège à s’arrêter à de nombreuses reprises, le temps que le parcours soit dégagé par les forces de l’ordre.
Parmi les participants au barrage devant une gare ferroviaire figurait le vice-président social-démocrate (SPD) du Parlement allemand, Wolfgang Thierse, évacué comme les autres manifestants par la police.
Le cortège d’extrême droite a fini par faire demi-tour et rejoindre son point de départ où il s’est dispersé en fin d’après-midi.
Selon la police, des antinéonazis cagoulés avaient pris place sur les toits des immeubles le long de la fin du parcours, et les autorités craignaient des jets de pierres ou de projectiles sur le défilé.
Par ailleurs, environ 240 néonazis ont essayé de se regrouper dans un autre quartier de Berlin, sur l’avenue très commerçante du Kurfürstendamm, mais ils ont été interpellés par des policiers pour rassemblement non-autorisé.
Dans d’autres villes allemandes des mobilisations ont été organisées pour barrer la route au cortège d’extrême droite, comme à Rostock (est) où 600 personnes ont tenté d’empêcher le défilé de 500 membres du parti NPD.
A Erfurt (est), 400 personnes ont réussi à retarder de plusieurs heures la manifestation du NPD à laquelle assistait le leader du parti, Udo Voigt.
A Schweinfurt (Bavière, sud), ce sont 850 néonazis qui ont défilé pendant que 700 manifestants de gauche les attendaient le long du parcours. A Zwickau (est), le rapport de force était de 400 membres du NPD pour 600 contre-manifestants.
Au cours de la nuit de vendredi à samedi, une cinquantaine de personnes avaient été arrêtées à Berlin et Hambourg où 17 policiers et un passant ont été légèrement blessés par des jets de pierres et de bouteilles, après que des manifestants d’extrême gauche eurent mis le feu à des bennes à ordures, selon les autorités.