Après 15 mois de répression sanglante, la Syrie vit une "véritable situation de guerre", selon Bachar al-Assad, qui se dit déterminé à remporter "la guerre" contre son peuple.
Le président syrien refuse de reconnaître la révolte populaire et continue de crier au "terrorisme", alors que plus d’une centaine de morts sont à déplorer chaque jour dans le pays.
Bombardements intenses contre les bastions rebelles, combats sans relâche entre soldats et rebelles, mais aussi des perquisitions et arrestations arbitraires sont le lot quotidien de la population syrienne, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Pour la seule journée du mardi 26 juin, au moins 116 personnes, dont 68 civils, 41 soldats et 7 rebelles ont été tuées dans des violences qui se rapprochent dangereusement de la capitale Damas. "C’est la première fois que le régime a recours à l’artillerie lourde dans des combats aussi proches de la capitale", affirme le président de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
"Ces banlieues abritent des casernes de troupes très importantes pour le régime comme la Garde républicaine (corps d’élite chargé de la sécurité de Damas et de ses banlieues). C’est là aussi où habitent des familles d’officiers", précise le responsable syrien.
Dans une rare allocution à la Nation, Bachar al-Assad a reconnu l’état de guerre dans son pays, mais a continué de rejeter toute responsabilité. "Nous vivons une véritable situation de guerre (...). Toutes nos politiques et tous les secteurs doivent être mis au service de la victoire dans cette guerre", lance le chef de l’Etat syrien, assimilant la révolte populaire à du "terrorisme".
Face à l’escalade des violences, l’ONU a suspendu depuis le 16 juin les activités de la mission d’observation Misnus. Les observateurs onusiens sont restés sur place mais sans pouvoir descendre sur le terrain.
Jour après jour, la situation dans le pays ne connaît aucun répit. Ce mercredi 27 juin, au moins trois personnes ont trouvé la mort dans une attaque contre la télévision officielle Al-Ikhbariya dans la province de Damas. Le régime syrien n’a pas tardé à dénoncer des actes " terroristes".
Parallèlement, une conférence internationale sur le conflit syrien est prévue le 30 juin prochain à l’initiative du médiateur international Kofi Annan, mais sans garantie de succès. La Russie, une alliée de la Syrie, souhaite la participation de l’Iran, mais les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite ont exprimé leur désapprobation.