Après plusieurs tentatives émaillées de violences, les manifestants qui réclament le départ de la première ministre thaïlandaise sont entrés ce mardi au siège du gouvernement, la police ayant déserté les lieux.
La police thaïlandaise qui a protégé jusqu’ici le bâtiment abritant le siège du gouvernement local a reçu l’ordre de quitter les lieux afin de ne pas attiser la colère des manifestants, venus en masse ce mardi pour l’assiéger. Ils n’ont donc connu aucune résistance cette fois alors que les premières tentatives de ce weekend se sont soldées par 2 morts et 45 blessés.
"Le gouvernement ne veut pas qu’il y ait d’affrontements, aussi avons-nous ordonné aux policiers de lever le camp", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Teerat Ratanasevi, sur des propos recueillis par Le Monde.
Le pays est plongé dans de graves tensions politiques depuis plusieurs semaines, opposant les chemises rouges, proches du pouvoir et les opposants, dont le principal meneur n’est autre que le vice-premier ministre du précédent gouvernement, Suthep Thaugsuban. Ce dernier s’insurge notamment contre le clan Shinawatra. Le milliardaire Thaksin Shinawatra fut à la tête du gouvernement thaïlandais avant d’être renversé en 2006. Yingluck Shinawatra, sa sœur, accède au même poste quelques années plus tard, plus précisément en 2011, mais on lui reproche d’être la marionnette de son aîné.
La colère de l’opposition a gagné d’un cran lorsqu’ils ont appris l’existence d’un projet de loi qui allait absoudre l’ex-chef du gouvernement, en exil à Dubaï, à la suite d’une affaire de malversations.
Ces derniers jours, les manifestants ont formulé une nouvelle revendication, déboutée aussitôt par la première ministre, sommée de quitter son poste. Face à cette volonté de vouloir se maintenir au pouvoir, des milliers d’individus ont décidé de s’introduire au siège du gouvernement depuis ce weekend. Ils y sont parvenus ce jour, et ce, sans encombre.
Quant à Yingluck Shinawatra, elle a fui la capitale pour se réfugier dans la station balnéaire de Hua Hin. Un premier dialogue a eu lieu dimanche entre elle et le chef de l’opposition mais l’entretien entre les deux camps fut stérile.