Le régime de Bachar al Assad aurait eu recours à du gaz neurotoxique tuant plus de 213 personnes, dont des femmes et des enfants, dans l’est de la capitale Damas.
L’opposition syrienne a déclaré ce mercredi qu’au moins 213 personnes ont péri dans
une attaque chimique perpétrée par les forces fidèles au dirigeant syrien. Le massacre aurait eu lieu à Ghouta, dans l’est de Damas, et principalement à Ain Tarma, Zamalka et Djobar, des banlieues qui ont été récemment la cible de violents bombardements par la force gouvernementale, comme le rapporte ce jour Le Figaro.
En mars dernier, Le Monde a dépêché des journalistes dans ce berceau de la rébellion syrienne. Durant deux mois, les deux émissaires ont pu constater l’existence réelle d’arme chimique bien que les avis divergent sur les principaux responsables de ces attaques, étant donné que le régime et l’opposition s’accusent mutuellement sur ce sujet. Aujourd’hui encore, les hommes d’Assad ont démenti formellement les accusations faites à leur encontre sur l’usage d’un tel dispositif.
Pour leur part, les combattants de l’ASL (Armée syrienne libre) affirment avoir vu quelques mois plus tôt « des militaires gouvernementaux quitter leurs positions, avant que ne surgissent des hommes portant des combinaisons de protection chimique, lesquels auraient ensuite disposé sur le sol des sortes de petites bombes, comme des mines, qui se seraient mises à diffuser un produit chimique dans l’atmosphère ».
Selon les deux reporters, « la gravité des cas, leur multiplication, la tactique d’emploi de telles armes montrent qu’il ne s’agit pas de simples gaz lacrymogènes utilisés sur les fronts, mais de produits d’une autre classe, bien plus toxiques ». Il pourrait s’agir selon eux du sarin, un gaz neurotoxique que les forces gouvernementales possèdent en « très importants stocks ».
Un médecin de la zone de combat explique les premiers symptômes qui apparaissent sur les combattants exposés au front : « Les gens qui arrivent ont du mal à respirer. Ils ont les pupilles rétractées. Certains vomissent. Ils n’entendent plus rien, ne parlent plus, leurs muscles respiratoires sont inertes. Si on ne traite pas de toute urgence, c’est la mort ».
Les nations Unies ont déjà été saisies de cette réalité syrienne, notamment par plusieurs pays occidentaux, dont la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Depuis dimanche, des enquêteurs onusiens sont à Damas pour pratiquer des prélèvements et recueillir des témoignages. Leur rapport devra confirmer l’usage ou non d’armes chimiques en Syrie. Ils ne pourront pas cependant se prononcer sur les principaux commanditaires de ces types d’attaques même s’il leur arrive de tomber sur une telle information, précise la presse nationale.