La Syrie est le théâtre de combats inédits entre l’armée et la rébellion, faisant plus de 200 morts pour la seule journée d’hier, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Ce lourd bilan s’ajoute aux violences qui ont éclaté au cœur même de la capitale Damas, où trois hauts responsables syriens, dont le ministre de la Défense Daoud Radjha et le beau-frère du président syrien Assef Chaoukat, ont été tués dans un attentat spectaculaire visant le siège du gouvernement.
Dans tout le pays, au moins 214 personnes, dont 124 civils, 62 soldats et 28 rebelles ont été tuées dans la répression et les combats, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Armée et rébellion se sont engagées dans des affrontements inédits, notamment à Damas et ses périphéries, qui ont pris l’allure d’un véritable champ de bataille, où chars et blindés ont pris position depuis quelques jours.
La Syrie n’est "pas sur la voix de la paix", constate amèrement le chef des observateurs de l’ONU, le général Robert Mood. "Cela me fait de la peine de le dire, mais nous ne sommes pas sur la voie de la paix en Syrie et l’escalade qu’a connu Damas au cours des derniers jours en est témoin", affirme le général norvégien, alors que Kofi Annan attend avec impatience "une action décisive " des cinq membres permanents du Conseil de sécurité l’ONU lors d’une réunion prévue ce jeudi après-midi.
Entretemps, le président syrien Bachar al-Assad n’a fait aucune apparition publique depuis l’attentat sanglant qui a décapité son gouvernement mercredi à Damas. Il se serait refugié à Lattaquié, sur la côte méditerranéenne de la Syrie, d’où il coordonne la riposte de ses troupes, ont indiqué jeudi des sources proches de l’opposition syrienne et un diplomate occidental.
L’attentat-suicide du mercredi constitue "un coup terrible" pour le régime du président Bachar al-Assad, commente le roi Abdallah II de Jordanie. Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision américaine CNN, le roi Abdallah a indiqué que le régime syrien a devant lui "la dernière chance d’éviter une guerre civile" dans son pays.
Source : Europe 1