La flottille internationale chargée d’aide à destination de Gaza partira pour l’enclave palestinienne à midi, même si elle ne parvient pas à faire monter à son bord des députés européens se trouvant à Chypre, a affirmé une responsable du mouvement Free Gaza.
NICOSIE (AFP) - La flottille internationale chargée d’aide à destination de Gaza partira pour l’enclave palestinienne à midi, même si elle ne parvient pas à faire monter à son bord des députés européens se trouvant à Chypre, a affirmé une responsable du mouvement Free Gaza.
"Nous attendons jusqu’à midi de voir s’il y a du progrès pour embarquer ces personnes sur un grand bateau turc. Nous ne pouvons attendre plus longtemps", a indiqué à l’AFP Audrey Bomse.
Peu avant, un des passagers de la flottille avait indiqué à l’AFP que les organisateurs voulaient convaincre les autorités chypriotes de bien vouloir autoriser les députés européens à embarquer de Chypre.
"La flottille va partir à midi (...) et restera dans les eaux internationales. Elle ne s’approchera pas de Gaza avant demain (dimanche) parce que nous ne voulons pas y arriver de nuit", a ajouté Mme Bomse.
Elle a précisé que la flottille était composée de cinq navires, deux petits bateaux ayant eu des problèmes techniques.
Le passager Thomas Sommer-Houdeville avait indiqué auparavant que la flottille attendait toujours de pouvoir embarquer des députés européens "bloqués" à Chypre en raison du "refus des autorités chypriotes de les laisser monter à bord de bateaux chypriotes pour rejoindre le groupe dans les eaux internationales".
Il avait accusé les autorités chypriotes d’avoir tendu un "vrai piège" à la flottille, en revenant sur un accord passé il y a deux semaines selon lequel les députés européens pouvaient embarquer, de Chypre, à bord de la flottille.
Les organisateurs estiment que les autorités chypriotes ont cédé aux pressions israéliennes, ce qu’a catégoriquement démenti Nicosie.
Les organisateurs de cette traversée avaient indiqué que le départ prévu vendredi de la flottille pour la bande de Gaza avait été reporté à samedi, invoquant notamment des menaces israéliennes de capturer un navire turc et des "difficultés techniques" sur l’un des navires.
Israël a récemment fait savoir aux ambassadeurs de Grèce, Turquie, Irlande et Chypre, pays d’où devaient partir les bateaux, qu’il interdisait l’arrivée de la flottille à la bande de Gaza, enclave palestinienne soumise depuis juin 2007 à un strict blocus israélien.
L’Etat hébreu, qui parle d’une "provocation politico-médiatique", prévoit, si les bateaux refusent de rebrousser chemin, de les arraisonner et les diriger vers le port israélien d’Ashdod, au sud de Tel-Aviv, avant d’interpeller les militants et de les renvoyer dans leur pays.
L’organisation Free Gaza, à l’initiative de cette traversée, a de son côté qualifié d’"ignoble" le fait qu’Israël l’accuse de violer la loi internationale, alors qu’ils ont des "bateaux non armés transportant de l’aide humanitaire à des gens qui (en) ont désespérément besoin".
L’ONU, l’UE et la France ont rappelé récemment qu’ils étaient opposés au blocus.