Le Congrès, chambre basse du Parlement philippin, a ouvert mercredi une enquête sur des soupçons de fraude lors des élections nationales du 10 mai, ont indiqué des responsables.
MANILLE (AFP) - Le Congrès, chambre basse du Parlement philippin, a ouvert mercredi une enquête sur des soupçons de fraude lors des élections nationales du 10 mai, ont indiqué des responsables.
Une commission d’enquête parlementaire va vérifier des plaintes déposées à la suite de présumées irrégularités dans l’utilisation des machines de vote électronique, mises en oeuvre pour la première fois aux Philippines.
"Il semble que les plaintes ne soient pas isolées mais viennent de tout le pays", a déclaré le vice-président de cette commission, Matias Defensor.
Le Congrès doit se réunir lundi prochain pour confirmer l’élection de Benigno Aquino à la présidence, alors que ce dernier est très largement en tête des résultats encore partiels.
Plus de 17.000 mandats étaient en jeu lors des élections du 10 mai, au niveau national et local.
Alors que l’avance de M. Aquino est insurmontable pour ses rivaux, certains des candidats à la présidence ont affirmé que les résultats de l’élection étaient pré-programmés dans les cartes mémoire des machines de vote.
D’autres plaintes concernent des résultats d’élections locales.
Le président du Parlement, battu dans une élection municipale, a demandé au gouvernement de suspendre le paiement des honoraires à la société Smartmatic-TIM, chargée de fournir et de programmer les machines de vote.
"La solution est de ne pas les payer tant que tout n’est pas clarifié", a déclaré Prospero Nograles.
La coalition de la présidente sortante Gloria Arroyo, qui ne pouvait se représenter, a rejeté les accusations de fraude.
"A moins d’avoir les preuves, nous estimons que ce scrutin automatisé a été un grand succès", a déclaré Prospero Pichay, porte-parole de la coalition de la présidente.
Selon des analystes, le vote électronique a non seulement sensiblement accéléré le décompte des voix mais aussi réduit les moyens de manipuler le vote, dans un pays où la fraude électorale était monnaie courante.
Les machines de vote électronique ont cependant connu de nombreux problèmes, de programmation ou de pannes, conduisant certains candidats, dont M. Aquino, à s’interroger sur leur fiabilité.
Outre leur président, les Philippins ont voté pour renouveler 250 membres du Congrès (chambre basse), 12 des 24 sénateurs, 80 gouverneurs de provinces et plus de 17.000 élus locaux.
