Le petit frère des deux fillettes allemandes enlevées en 2009 au Yémen avec un groupe d’Occidentaux et récupérées mardi par l’Arabie saoudite est sans doute mort.
RYAD (AFP) - L’Arabie saoudite a annoncé mardi avoir récupéré à la frontière avec le Yémen deux fillettes allemandes enlevées en 2009 avec leur frère et leurs parents, disant ignorer le sort de ces derniers.
Membres d’une organisation caritative, les cinq Allemands ainsi qu’un Britannique avaient été enlevés en juin 2009 à Saada, fief de la rébellion chiite. Les cadavres de deux Allemandes et d’une Sud-Coréenne, kidnappées en même temps qu’eux, ont été retrouvés après le rapt.
En Allemagne, le porte-parole de la famille allemande, le pasteur Reinhard Pötschke, a déclaré à l’AFP que le troisième enfant allemand, un petit garçon, est sans doute mort. "Il en manque un. Nous devons en conclure que le garçon n’est plus en vie".
Le quotidien Bild, citant des sources sécuritaires, a aussi fait état de la mort du garçonnet dont le corps aurait été retrouvé au Yémen.
Mais le porte-parole du ministère saoudien de l’Intérieur, le général Mansour al-Turki, a dit à l’AFP n’avoir "aucune idée sur le (sort) des autres" personnes enlevées -le couple d’Allemands et leur fils, et un Britannique. Il a néanmoins laissé entendre que l’opération n’était pas encore finie.
"Les forces de sécurité en collaboration avec le Yémen ont été capables de récupérer dans la zone frontalière deux fillettes allemandes qui faisaient partie d’un groupe de personnes enlevées l’année dernière par des éléments criminels", a indiqué le ministère saoudien de l’Intérieur dans un communiqué.
"Elles sont en Arabie saoudite. Leur état de santé est bon mais elles sont à l’hôpital pour avoir toute l’attention médicale dont elles pourraient avoir besoin", a déclaré le général Turki, dont le ministère a informé l’ambassade d’Allemagne à Ryad de leur libération. Il a précisé que les fillettes avaient entre trois et cinq ans, ce qu’a confirmé le ministère allemand des Affaires étrangères.
Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle s’est dit soulagé de la nouvelle de leur libération et indiqué que les deux fillettes "vont bien compte tenu des difficiles circonstances et doivent rentrer demain (mercredi) en Allemagne". Il a remercié les autorités saoudiennes et indiqué que "la situation (des autres otages) continue à nous inquiéter vivement".
A Londres, le Foreign Office s’est dit aussi "inquiet" du sort du Britannique.
Rien n’a filtré du côté yéménite sur l’opération mais les rebelles ont fait état récemment d’activités militaires saoudiennes dans la zone frontalière. Un village yéménite frontalier a été détruit par des soldats saoudiens lors d’une incursion, ont-ils dit en parlant de survols saoudiens.
Le général Turki est resté vague sur une incursion au Yémen, disant que l’opération n’a pas impliqué de "présence de forces saoudiennes au Yémen".
Les rebelles chiites ont assuré à plusieurs reprises ne pas détenir les otages et rendu les autorités yéménites responsables de leur sort. L’édition en ligne du magazine allemand Spiegel avait affirmé en début d’année que les ravisseurs réclamaient une rançon de deux millions de dollars.
Le Yémen, pays à structure tribale, est le théâtre de fréquents enlèvements d’étrangers par des tribus, qui veulent ainsi pousser les autorités à satisfaire leurs demandes. Plus de 200 ressortissants étrangers y ont été enlevés ces 15 dernières années et la grande majorité libérés sains et saufs.
Encore dimanche, deux spécialistes chinois de l’industrie pétrolière et quatre Yéménites ont été enlevés par des membres d’une tribu dans l’est du Yémen. Pékin a appelé Sanaa à faire en sorte qu’ils soient libérés "le plus tôt possible".
