Selon une nouvelle estimation de Navi Pillay, haut commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, près de 5000 personnes ont déjà péri dans la répression des manifestations syriennes. A ce bilan s’ajoutent les personnes arrêtées dont le nombre est estimé à 14 000 ainsi que les 12 400 individus qui auraient déjà fuit le pays depuis le début des émeutes en mars dernier, rapporte Le Monde.
5 000 morts, 14 000 détenus et 12 400 émigrants, tel serait le bilan de la répression des manifestants en Syrie selon un rapport de Navi Pillay, la haut commissaire aux droits de l’homme de l’ONU au Conseil de sécurité. Elle de rajouter que 200 personnes ont été abattues par les forces du président Bachar el-Assad depuis le 2 décembre et de préciser que son bilan concerne les civils, les soldats déserteurs et les militaires exécutés pour avoir désobéi aux ordres de faire usage de leurs armes contre les manifestants. Les soldats et membres des unités de sécurité tués par les forces de l’opposition n’y sont donc pas pris en compte.
La juriste sud-africaine, après avoir exposé devant les 15 membres du Conseil de sécurité, la situation en Syrie, a estimé que cette répression constitue un crime contre l’humanité. Elle a ainsi appelé le conseil à emmener l’affaire devant de la Cour pénale internationale.
Les représentants occidentaux au sein de l’ONU ont décrit le bilan de Pillay comme l’un des plus horribles dont ils aient pu prendre connaissance récemment. Le fait que le Conseil de sécurité, devant l’opposition de la Chine et de la Russie, n’ait pas pu prendre la moindre mesure contre le gouvernement de Damas, est pour eux scandaleux. L’ambassadeur de Russie à l’ONU, Vitali Tchourkine, a, quant à lui, reconnu avoir été troublé par le rapport fourni par Pillay, mais a jugé qu’une intervention extérieure en Syrie pourrait conduire à une guerre civile et entraîner de nouvelles victimes.
Pour sa part, le gouvernement syrien estime que pas moins de 1 100 soldats, policiers et membres des forces de sécurité ont péri au cours de ces émeutes. Et interrogé sur le bilan fourni par Navi Pillay la semaine dernière (faisant état de 4 000 morts), Bachar al-Assad a mis en doute la crédibilité de l’ONU. D’ailleurs, au terme de cette réunion du Conseil de Sécurité d’hier, l’ambassadeur syrien Bashar Ja’afari a estimé que Navi Pillay n’aurait jamais dû être autorisée à parler devant cette instance onusienne et que cette réunion faisait partie d’une « immense conspiration concoctée contre la Syrie depuis le départ ».