Depuis près de trois semaines, Bangkok doit faire face à des inondations provoquant l’exode des habitants. Ce jeudi, nombreux d’entre eux fuyaient la mégalopole en car, en train ou en avion.
A Bangkok, c’est le premier jour d’un long week-end exceptionnel décrété par le gouvernement pour faire face à cette montée des eaux historiques. Une journée pour les habitants de plier bagages pour rejoindre les villes qui n’ont pas été touchées par l’inondation, plus précisément en direction de Pattaya, Hua Hin ou Phuket, stations balnéaires du sud épargnées par les inondations. D’ailleurs, le directeur adjoint de l’Autorité thaïlandaise du Tourisme Sansern Ngaorungsi a indiqué que « toutes ces destinations sont bondées en raison des Thaïlandais qui ont quitté Bangkok ».
Le commandant de la police de l’autoroute, Norraboon Nanna, a aussi indiqué que « Les embouteillages vers Pattaya (...) ont commencé à se former mercredi soir ». Alors que de nombreux pays conseillent à leurs ressortissants d’éviter tout voyage « non essentiel », les expatriés se sont aussi joints à l’exode. Un canadien de 72 ans a d’ailleurs expliqué son choix : « J’ai vu aux informations que l’eau se rapprochait. Peut-être qu’elle ne va pas venir, mais je ne veux pas prendre le risque ».
Ceux qui ont décidé de rester peinent à empiler des montagnes de sacs de sable aux endroits stratégiques. Les autres construisent à la hâte des murs de briques ou de parpaings devant l’entrée de leur maison. Par ailleurs, face à l’insalubrité de l’eau, certains habitants tentent de trouver dans les étals des supermarchés saccagés de l’eau potable.
L’eau ne cesse de monter pour atteindre des niveaux record. D’ailleurs, ce jeudi, certains quartiers du Bangkok sur le long du fleuve Chao Phraya étaient noyés. L’eau a notamment commencé à s’infiltrer dans l’enceinte du Palais royal. Dans le nord, plusieurs districts sont également très inondés, dont celui de Don Mueang et son aéroport, fermé depuis mardi.
Depuis juillet, la mousson abondante qui s’abat sur l’Asie du sud-est a déjà fait plus de 370 morts dans toute la Thaïlande. Des milliers d’usines ont été inondées dans le royaume, mettant au chômage technique plus d’un demi-million de personnes.
Se sentant désarmé, le Premier ministre Yingluck Shinawatra, a déclaré avec les larmes aux yeux : « C’est une crise, car si nous essayons de résister à ce volume d’eau énorme, une force de la nature, nous ne gagnerons pas ».