Le conseil de sécurité de l’ONU a été confronté à un double véto de la Chine et de la Russie alors que la répression contre la population civile ne faiblit pas en Syrie. L’Occident n’a pas hésité à faire entendre son indignation.
Au moins 56 personnes, dont pour moitié des civils, ont été tuées dimanche dans la répression en Syrie, a fait savoir l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Le massacre continue alors que le conseil de sécurité ne parvient pas à adopter à l’unanimité une résolution condamnant le régime du président syrien Bachar Al Assad.
Le veto sino-russe constitue un obstacle, provoquant l’indignation dimanche en Occident. Faute de soutien de la Chine et de la Russie, les Etats-Unis ont annoncé leur intention de durcir les sanctions pour priver Damas de toutes ressources de financement et de toutes livraisons d’armes.
"Nous démasquerons ceux qui financent encore le régime et envoient des armes qui sont utilisées contre des Syriens sans défense, dont des femmes et des enfants", prévient la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton.
Même avertissement à Paris. Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a déclaré que l’Union européenne ne peut pas "rester les bras croisés" malgré le véto sino-russe.
"Nous allons aider l’opposition syrienne à se structurer, à s’organiser, l’Europe va encore durcir les sanctions qui sont imposées au régime syrien et puis nous allons essayer de faire monter cette pression internationale et il y a bien un moment où le régime sera obligé de constater qu’il est totalement isolé et qu’il ne peut pas continuer", insiste-t-il.
La Russie et la Chine ont opposé samedi leur veto à une résolution contre la Syrie, provoquant un véritable coup de théâtre au Conseil de sécurité. En revanche, le gouvernement russe a assuré avoir "l’intention de faire tout son possible pour une stabilisation rapide" de la situation sur le territoire syrien.
Il faut savoir que Damas est connu au Moyen-Orient pour être le plus gros importateur d’armes en provenance de la Russie, notamment des blindés, des fusils d’assaut, ou d’avions de chasse. La Russie a réaffirmé dimanche, par le biais de son ministre des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, que le texte présenté devant le Conseil de sécurité ne reflétait pas la réalité sur le terrain en Syrie.
La répression menée par les forces fidèles au régime syrien ne présente aucun signe d’assouplissement, faisant une centaine de morts ces deux derniers jours, selon l’OSDH.