C’est officiel, le président yéménite Ali Abdallah Saleh vient d’accepter le plan de sortie de crise proposé par l’opposition parlementaire. L’accord basé sur le transfert pacifique du pouvoir a été signé hier soir à Ryad.
Le dirigeant yéménite a signé mercredi soir à Ryad un accord avec l’opposition selon lequel il accepte de quitter le pouvoir dans un délai de trois mois et de confier par la suite le pouvoir à son vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi, pour une période intérimaire de deux ans.
Des images du président Ali Abdallah Saleh paraphant l’accord établi sous tutelle du Conseil de coopération du Golfe (CCG, entité régionale de six pays dont l’Arabie saoudite), et en présence du roi Abdallah et du prince héritier Naïef, ont été diffusées sur la chaîne saoudienne selon LePoint. Un émissaire de l’Onu, Jamal Benomar, aurait également assisté à cette signature.
Ce plan de sortie de crise, outre le transfert du pouvoir dans les trois prochains mois au vice président Hadi, prévoit également la formation d’un gouvernement ouvert à l’opposition qui aura la lourde tâche de superviser le dialogue national et d’élaborer une nouvelle Constitution.
Si le président Saleh quitte en effet le pouvoir, il sera le quatrième chef d’État arabe à être évincé en un an par la contestation de la rue, après ses pairs égyptien, libyen et tunisien. Mais il sera toutefois le premier à le faire par la voie d’un accord négocié.
Cependant, des jeunes contestataires qui campent depuis neuf mois à Sanaa pour réclamer le départ du président rejettent cet accord signé entre lui et l’opposition. La controverse réside dans la traduction en justice du chef de l’État, réclamée par les manifestants alors que l’accord parle d’une immunité pour lui-même et ses proches.
La manifestation risque ainsi de s’intensifier ce jeudi selon les appels lancés par les jeunes protestataires de Sanaa car depuis ce matin, l’on apprend déjà qu’au moins cinq manifestants ont été tués et plusieurs autres blessés lors d’une fusillade selon Euronews. Des témoins affirment que ce sont des hommes armés fidèles au président Saleh qui ont ouvert le feu en direction de la foule amassée à Sanaa.