Sauf énorme surprise, la prestigieuse soirée dédiée à la remise des Prix Nobel se déroulera dans la capitale norvégienne sans la présence du lauréat chinois Lu Xiabo. Ni même son épouse, assignée à résidence, ne pourra pas recevoir pour lui la récompense.
M. Xiaobo a été condamné fin décembre 2009 à 11 ans de prison pour "subversion du pouvoir de l’Etat", après avoir participé à la rédaction de la "Charte 08", un texte qui revendique l’avènement de la démocratie en Chine.
Face à l’hostilité du gouvernement chinois, le président du Comité Nobel, Thorbjorn Jagland, tente de s’expliquer. " Ce n’est pas un prix contre la Chine. C’est un prix qui honore le peuple chinois ", a-t-il déclaré hier.
Dès ce jeudi, Pékin a coupé les accès aux sites internet des médias occidentaux, dont ceux de la BBC ou de CNN.
Parallèlement, la Chine a lancé son premier "Prix de la Paix Confucius". Une initiative visant à détourner l’attention de l’opinion de la version occidentale "Prix Nobel de la Paix", selon certains observateurs.
Le premier Prix de la Paix Confucius a été décerné hier à l’ancien vice-président taïwanais Lien Chan. Ce dernier était curieusement absent à la cérémonie et son propre bureau a indiqué ne pas être au courant de cette récompense.
Plusieurs pays amis de la Chine ont par ailleurs décliné l’invitation du Comité Nobel, entre autres, l’Algérie, le Maroc, l’Egypte, le Pakistan, l’Iran, la Russie, la Serbie, le Sri Lanka, le Soudan, la Tunisie, l’Argentine ou encore le Vénézuela.