Le gouvernement thaïlandais va demander la coopération de l’organisation policière internationale Interpol pour aider à arrêter l’ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra contre qui un mandat d’arrêt pour terrorisme vient d’être émis, a-t-il indiqué jeudi.
BANGKOK (AFP) - Le gouvernement thaïlandais va demander la coopération de l’organisation policière internationale Interpol pour aider à arrêter l’ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra contre qui un mandat d’arrêt pour terrorisme vient d’être émis, a-t-il indiqué jeudi.
"Le Département des enquêtes spéciales (DSI), le procureur et le ministre des Affaires étrangères ont décidé d’envoyer une requête à Interpol pour qu’elle publie une alerte indiquant que Thaksin est recherché pour terrorisme en Thaïlande", a dit à la presse le vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban.
"Ainsi, n’importe quel pays au courant de ses faits et gestes pourra le notifier à la Thaïlande, qui pourra lancer la procédure d’extradition", a-t-il ajouté.
Le pouvoir reproche à Thaksin d’avoir incité aux violences les "chemises rouges" et financé manifestants antigouvernementaux qui ont occupé le centre de Bangkok pendant des semaines pour réclamer le départ du Premier ministre Abhisit Vejjajiva.
Le tribunal criminel de Thaïlande a estimé mardi "qu’il y avait assez de preuves pour un mandat d’arrêt" pour terrorisme à l’encontre de Thaksin, icône de nombreuses "chemises rouges" au pouvoir de 2001 jusqu’à son éviction en 2006 par un coup d’Etat militaire.
"Si Thaksin pense qu’il est innocent il peut venir pour le prouver lui-même", a poursuivi Suthep.
L’ex-Premier ministre, parti en exil en 2008 pour échapper à une condamnation de deux ans de prison pour des malversations financières dans un autre dossier, a estimé que ce mandat d’arrêt était "injuste" et "politiquement motivé". Ses avocats ont demandé à la justice de l’annuler. Une audience pourrait avoir lieu le 18 juin.
Si la procédure devait aller à son terme, il risque la peine de mort. Mais ce mandat d’arrêt semble surtout destiné à faciliter son extradition.
Entre le début des manifestations mi-mars et la dispersion par la force du mouvement, au moins 88 personnes ont été tuées et 1.900 blessées, dont plusieurs pendant les émeutes qui ont suivi la reddition des leaders "rouges".