Malgré l’opposition des Etats-Unis et d’Israël, la Palestine a réussi à obtenir hier soir son statut d’« Etat observateur non membre de l’ONU » avec 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions.
Un vote historique a eu lieu à l’Assemblée générale des Nations Unies jeudi soir, soixante-cinq ans, jour pour jour, après l’adoption par l’ONU du plan de partage de la Palestine en trois entités : État juif, État arabe et Jérusalem en tant que corpus separatum.
Dorénavant, la Palestine jouit du statut d’Etat observateur des Nations Unies et peut par conséquent saisir la Cour pénale internationale (CPI) dans le conflit qui l’oppose à l’Etat hébreu.
"On ne parlera plus de territoires occupés mais d’un Etat occupé par un autre", analyse Jean-Claude Lefort, président de l’Association France Palestine Solidarité, sur Métro France. "C’est très important au regard du droit international. L’ONU devra traiter du problème israélo-palestinien en prenant en compte ce nouveau paramètre : il y a deux Etats là-bas, et non plus un seul", a-t-il poursuivi.
Autres avantages dont les autorités palestiniennes vont bénéficier, une participation à l’Organisation mondiale de la santé et au Programme alimentaire mondial.
La cause palestinienne a recueilli 138 voix jeudi 29 novembre, dont celle de la France, la Russie, la Turquie ou encore la Suisse.
A Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, les résultats du vote ont été accueillis par des tirs de joie, et ont fait naître l’espoir de voir d’ici peu une reconnaissance d’un véritable Etat palestinien. De son côté, la délégation palestinienne présente à New York a brandi avec fierté le drapeau palestinien.
Cette avancée historique constitue la "dernière chance de sauver la solution à deux Etats (ndlr : Israël et un Etat palestinien)", a déclaré le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dans son discours. Ce dernier a promis aux 193 Etats membres de l’ONU de "tenter de ranimer les négociations" avec les Israëliens.
Mais en Israël, le discours n’a pas été aussi conciliant. "La décision de l’ONU ne changera rien sur le terrain. Il n’y aura pas d’Etat palestinien sans arrangements garantissant la sécurité des citoyens d’Israël" a fustigé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
"En présentant leur demande à l’ONU, les Palestiniens ont violé leurs accords avec Israël, et Israël agira en conséquence", a-t-il averti. Cette première victoire palestinienne a été aussitôt saluée par Vatican, ayant la même stature d’Etat observateur non membre au sein de l’ONU.
"Le Saint-Siège accueille avec faveur la décision de l’Assemblée générale par laquelle la Palestine est devenue un Etat observateur non membre des Nations unies", pouvait-on lire dans un communiqué relayé par Europe1.
Vatican juge le moment « propice » pour faire valoir la « position commune » qu’il a prise avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) concernant Jérusalem.