L’attribution du Prix Nobel de la Paix au dissident chinois Liu Xiaobo n’est assurément pas du goût des autorités chinoises. Quelques heures après l’annonce vendredi dernier, la femme de ce dernier, Liu Xia, a été arrêtée et assignée à résidence dans son appartement de Pékin.
Liu Xia a été escortée à la prison de Jinzhou pour une courte entrevue avec son mari avant d’être enfermée chez elle. "Frères et sœurs. Je suis revenue. Je suis en résidence surveillée depuis le 8. Je ne sais pas quand je pourrais vous voir. Mon téléphone portable a été endommagé. Je n’ai aucun moyen de passer ou de recevoir des appels. J’ai vu Xiaobo. La prison l’avait averti le 9 au soir qu’il était nominé. Nous parlerons de la suite tranquillement. Merci de retwitter ce message", a-t-elle réussi à envoyer sur son compte Twitter. Selon l’ONG américaine Freedom Now, Liu Xia n’a pas été condamnée mais elle n’a plus le droit de sortir de son appartement, ni de recevoir de la visite. Des agents de police sont ainsi postés en permanence en bas de son immeuble. La femme de Liu Xiaobo ne serait pas la seule à subir le même sort. En effet, plus de 30 intellectuels ont été placés en détention, en résidence surveillée ou ont reçu des avertissements des autorités.
Vendredi dernier, le Comité Nobel a couronné le dissident chinois Liu Xiaobo Prix Nobel de la Paix 2010 au grand damne de Pékin qui voit en cette nomination un affront. Liu Xiaobo, 55 ans, est un intellectuel et un militant des Droits de l’Homme en Chine. Croupissant en prison depuis le 8 décembre 2008, il est officiellement condamné à 11 ans de peine d’emprisonnement pour "incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat" le 9 décembre 2009 en réponse à sa participation à l’élaboration de la Charte 08. Il a écrit l’ébauche de ce document, signé par plus de 10 000 personnes, réclamant une Chine plus démocratique.