L’Iran, un allié du régime syrien, a pour la première fois émis des mises en garde à l’encontre de Damas, qui menace d’utiliser des armes chimiques en cas d’attaque étrangère.
Lundi 1er octobre, l’Iran a clairement laissé entendre qu’une éventuelle utilisation d’armes chimiques ferait perdre à son allié syrien "toute légitimité". "Si cette hypothèse se vérifiait (..), ce serait la fin de tout", avertit le ministre iranien des affaires étrangères Ali Akbar Salehi, dans une déclaration qui constitue une première depuis le début de la répression en Syrie.
Lors d’un débat organisé par le Council on Foreign Relations, un centre d’études américain à New York, le chef de la diplomatie iranienne a clarifié les positions de son pays en cas d’intervention militaire occidentale en Syrie.
"Si un pays quel qu’il soit, y compris l’Iran, utilise des armes de destruction massive, c’est la fin de la validité, de la légitimité (…) de ce gouvernement", affirme Ali Akbar Salehi, alors que jusque-là, le gouvernement iranien a affiché un soutien indéfectible à l’égard de son homologue syrien.
"Les armes de destruction massive, nous l’avons dit, sont contre l’humanité, c’est quelque chose qui n’est pas acceptable du tout", insiste le ministre iranien, faisant allusion à la récente menace émise par le régime de Bachar al-Assad sur un éventuel recours aux armes chimiques en cas d’incursion étrangère.
Ali Akbar Salehi, qui joue un rôle de porte-voix du gouvernement Ahmadinejad, a rappelé que les forces iraniennes avaient été victimes d’attaques au gaz de combat par les troupes irakiennes lors de la guerre entre les deux pays de 1980 à 1988.
Fin juillet, Damas avait reconnu pour la première fois disposer d’un arsenal chimique et avait menacé de l’utiliser en cas d’intervention militaire occidentale, mais jamais contre la population civile. Une telle menace a provoqué une large réprobation des pays occidentaux. Les Etats-Unis ont mis en garde le régime syrien de ne pas franchir cette "ligne rouge", au risque de voir ces armes tombées aux mains des islamistes extrémistes.
Lundi, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a de son côté accusé Washington d’inventer le prétexte des armes chimiques pour justifier ses tentatives de renverser le régime syrien, comme ce qui avait été fait en Irak sous Saddam Hussein.
Source : Le Nouvel Obs