Le ministère iranien des affaires étrangères a annoncé mercredi, par la voix de son porte-parole, la suspension de l’exécution de Sakineh, condamnée à la peine capitale par lapidation pour adultère et complicité de meurtre contre son mari.
Cette décision intervient alors que le dossier de cette mère de famille de 43 ans est en cours de réexamen.
L’avocat de l’Iranienne, Me
Javid Houtan Kian, joint au téléphone par Le Monde, dément la suspension de la condamnation de sa cliente.
" Je n’ai à ce jour reçu aucun document officiel écrit indiquant la suspension de la peine de ma cliente. Je n’ai été informé de rien ", a-t-il indiqué.
Selon ses dires, l’exécutif iranien est incompétent pour décréter la suspension de la sentence de mort visant Sakineh, et ce, en vertu du principe de séparation des pouvoirs.
" De toute façon, le ministère iranien des affaires étrangères, et donc le gouvernement iranien, qui représente l’Éxécutif, n’ont pas le pouvoir de suspendre cette peine qui concerne le Judiciaire ", a-t-il expliqué.
A entendre les explications de Javid Houtan Kian, seules deux personnalités iraniennes sont habilitées à décider du sort de Sakineh Mohammadi Ashtiani.
" Seules deux personnes en Iran peuvent le faire : le Chef du Pouvoir judiciaire, M. Larijani, ainsi que le chef de la branche n°9 du Conseil suprême du pays, M. Davoudi Mazandarani ", a-t-il indiqué. Et lui de conclure sur un ton plein d’amertume que sa cliente " peut être exécutée à tout moment ", d’autant plus que le mois du Ramadan, durant lequel la justice iranienne n’exécute aucun prisonnier, s’achève vendredi.
Par ailleurs, un responsable de la commission des droits de l’Homme islamique a démenti mercredi l’information selon laquelle Sakineh avait été récemment fouettée.
Lors d’une conférence de presse le 6 septembre à Paris, Sajjad, le fils de Sakineh affirmait avoir "appris" que sa mère avait reçu 99 coups de fouet après la publication le 28 août par le quotidien britannique "The Times" d’une photo d’une femme sans foulard censée la représenter.