Kirghizstan : nouvelles tensions ethniques dans le sud

BICHKEK (AFP) - De nouvelles tensions ethniques se sont produites jeudi dans le sud du Kirghizstan où plusieurs milliers de manifestants en colère ont battu le gouverneur de Djalal-Abad, ont indiqué des témoins.

Environ 5.000 manifestants se sont réunis dans un hippodrome à Djalal-Abad et ont attaqué le gouverneur de la région, Bektour Assanov, qui tentait de calmer la foule, ont raconté des témoins à l’AFP. Aucune précision n’a pu être obtenue dans l’immédiat sur son état de santé.

Selon des informations non confirmées, le gouverneur et le représentant spécial du gouvernement provisoire, Ismaïl Issakov, auraient été pris en otage par des manifestants.

Des membres du parti local Ata Maken soutenant le gouvernement provisoire ont indiqué à l’AFP que les manifestants demandaient la libération de dizaines de personnes interpellées mercredi dans des affrontements entre groupes ethniques et la police, qui ont fait deux morts et une soixantaine de blessés.

Pour tenter d’apaiser les tensions, M. Issakov s’était rendu à Djalal-Abad pour mener des pourparlers avec les deux parties du conflit.

A la suite des ces violences, le gouvernement provisoire avait décrété l’état d’urgence dans la ville de Djalal-Abad et le district voisin de Souzak jusqu’au 1er juin.

Selon le gouvernement, ces violences revêtent un caractère interethnique, opposant Kirghiz et Ouzbeks, et ont été provoquées par les partisans du président déchu, Kourmanbek Bakiev.

Réfugié au Bélarus, ce dernier avait été chassé de la présidence début avril après un soulèvement populaire qui a fait 87 morts et à l’issue duquel l’opposition s’était emparée du pouvoir.

Depuis cette révolte, les responsables kirghiz et étrangers ont mis en garde contre une guerre civile dans ce pays stratégique d’Asie centrale miné par des rivalités ethniques et des tensions entre le nord et le sud de la république.