A l’heure où la communauté internationale condamne fermement le raid de la marine israélienne contre une flottille en direction de la bande de Gaza, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a tenu à apporter son "soutien entier" à son armée.
L’armée israélienne impute la responsabilité du drame aux militants pro-palestiniens à bord de la flottille. Cette dernière avait ignoré les avertissements et les ordres de rebrousser chemin, selon les autorités israéliennes. S’appuyant sur les témoignages des membres du commando israélien descendus en rappel par hélicoptère sur le pont du paquebot turc Mavi Marmara, Tsahal indique que les passagers à bord ont attaqué les soldats israéliens. "Durant l'opération, des soldats israéliens ont été confrontés à de dures violences physiques. Certains des passagers ont utilisé des armes blanches et des armes de poing et on a tenté aussi d'arracher l'arme d'un des soldats. Face à la nécessité de défendre leur vie, les soldats ont employé des moyens anti-émeute et ont ouvert le feu", indique un communiqué de l’armée. L'ambassadeur adjoint d'Israël à l'ONU, Daniel Carmon, a estimé pour sa part que "cette flottille n'avait rien d'une mission humanitaire".
Les militants pro-palestiniens à bord de la flottille avancent une toute autre version. "Ils ont tiré directement sur la foule de civils endormis", accuse le mouvement Free Gaza, organisateur de la "flottille de la liberté" dans un communiqué sur son site internet. "Sous le couvert de l'obscurité, les commandos israéliens ont sauté d'hélicoptère sur le ferry turc Mavi Marmara et ont commencé à tirer au moment où ils ont touché le pont". De plus, selon les palestiniens, l’attaque a eu lieu dans les eaux internationales à 70 miles des côtes de Gaza, donc loin des eaux gardées par l’armée israélienne limitées à 20 miles au large de Gaza.
A la suite de cet incident, Israël a averti mardi qu'il empêcherait tout bateau humanitaire d'entrer dans les eaux de Gaza. "Nous ne permettrons pas à des bateaux d'arriver à Gaza et d'approvisionner ce qui est devenu une base terroriste qui menace le cœur d'Israël", a déclaré le vice-ministre de la Défense Matan Vilnaï. Entretemps, la police israélienne a élevé lundi son niveau d'alerte pour faire face à "d'éventuels désordres" parmi les arabes israéliens qui ont appelé à une grève générale mardi.