Des chercheurs imputent ce chiffre alarmant à la négligence des petites filles par la société indienne.
En Inde, la fierté première est d’avoir un fils. Les petites Indiennes qui naissent sont donc moins privilégiées que les garçons. Selon une étude publiée dans le magazine ’The Lancet’, des chercheurs font état d’environ 239 000 petites filles décédées chaque année à cause du sexisme dans la société indienne. "La discrimination fondée sur le sexe ne les empêche pas seulement de naître, elle peut aussi précipiter la mort de celles qui sont nées", a écrit l’un des auteurs de cette étude, le démographe Christophe Guilmoto, de l’université Paris Descartes.
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Pour rappel, l’Inde est connue pour la fréquence de ses avortements selon le sexe du bébé. Fait surprenant toutefois, les statistiques de ces meurtres sont inférieures à ceux des décès de filles de moins de cinq ans. Les formes de négligences meurtrières sont multiples : malnutrition, manque de soins, absence de vaccination. Ces traitements injustes envers les petites Indiennes induisent à une "surmortalité", plus marquée dans les régions les plus pauvres, notamment dans le Nord du territoire. "Environ 22 % de la surmortalité chez les filles est donc due à une forme de sexisme", a déploré dans un communiqué l’Institut international pour l’analyse des systèmes appliqués (IIASA), centre de recherche autrichien.
Selon les précisions apportées par les auteurs de cette analyse, une fertilité élevée en Inde est le prélude presque obligé de la discrimination postnatale contre les filles. Pour les chercheurs, ces morts supplémentaires de petites Indiennes sont en partie dus à des grossesses non désirées. Si les avortements ne sont pas le recours de ces mères, les négligences viennent inévitablement après.
Source : Le Figaro