Une forte délégation française conduite par le chef de l’Etat est arrivée ce jeudi à Pékin. L’amélioration des échanges commerciaux et politiques avec la Chine figure au cœur de cette visite de deux jours.
François Hollande, entouré d’une forte délégation composée de huit ministres, d’une soixantaine de chefs d’entreprises ainsi que de nombreuses figures politiques, est en mission de deux jours en Chine.
Mis à part le dîner officiel prévu ce jeudi et le déjeuner « restreint » qui réunira les deux couples présidentiels demain, la délégation française relaiera Shangai, la capitale économique de la Chine, pour entreprendre diverses négociations d’ordre commercial.
Le premier dossier concernerait l’industrie nucléaire, plus précisément une usine de retraitement et de recyclage de combustible, selon Le Parisien qui annonce un éventuel accord de partenariat entre le français Areva et le chinois CNNC.
Pour sa part, Airbus va relancer son opération de séduction auprès des grandes compagnies chinoises afin d’obtenir de nouvelles commandes d’ A320 et de long-courriers croit savoir entre autres le quotidien en ligne qui annonce dans le sillage d’autres dossiers dans l’agroalimentaire ou encore le développement durable.
Mais le plus grand défi pour François Hollande et ses proches collaborateurs sera de discuter de l’avenir du Yuan en termes d’échanges monétaires. Dans ce dossier, la délégation française avance en terrain miné, estime la presse métropolitaine qui se souvient encore du discours du chef de l’Etat lors du sommet Europe-Asie organisé en novembre 2012 au Laos. Il avait à l’époque fustigé la sous-évaluation de la monnaie chinoise et exigé, par conséquent, des échanges plus "justes".
Entre les deux pays, le déficit commercial est énorme, se chiffrant à 26 milliards d’euros. Un rééquilibrage des échanges ne sera donc pas une tâche facile pour la délégation.
Autres dossiers sur lesquels les deux pays ne sont pas totalement en phase, celui de la Corée du nord et la Syrie. Alors que la France s’est toujours prononcée en faveur d’une intervention militaire en Syrie, la Chine, elle, privilégie la solution politique.
Mais malgré les sujets de discorde, François Hollande, qui est le premier chef de l’Etat à être reçu par Xi Jinping, le nouveau leader chinois depuis son accession au pouvoir il y a seulement cinq semaines, pourrait se montrer plus vigilant afin de ne pas gâcher toute sa chance de renouer une relation plus saine et durable avec l’Empire du Milieu.
Le côté moins officiel de ce déplacement sera par ailleurs la visite de la Cité Interdite du couple Hollande, accompagné de Peng Liyuan, l’épouse du président chinois. La délégation française prévoit entre autres une petite virée chez Bernard Controls, une entreprise tricolore devenue depuis quelques années un des leaders mondiaux du nucléaire, notamment dans la production de servomoteurs.