Le gouvernement japonais a annoncé vendredi le renforcement de ses sanctions à l’encontre de la Corée du Nord, après le naufrage d’une corvette sud-coréenne dont la responsabilité est attribuée à Pyongyang.
TOKYO (AFP) - Le gouvernement japonais a annoncé vendredi le renforcement de ses sanctions à l’encontre de la Corée du Nord, après le naufrage d’une corvette sud-coréenne dont la responsabilité est attribuée à Pyongyang.
Le porte-parole du gouvernement, Hirofumi Hirano, a précisé que les transferts financiers des résidents au Japon vers la Corée du Nord devraient désormais obtenir une autorisation pour les sommes supérieures à 3 millions de yens (27.000 euros), alors que le plafond était jusqu’ici fixé à plus de 10 millions de yens (91.000 euros).
Le Japon impose déjà un embargo commercial total avec la Corée du Nord et refuse d’accorder des visas aux ressortissants nord-coréens.
Les premières sanctions avaient été imposées en 2006 après le premier essai nucléaire nord-coréen et sont depuis renouvelées tous les six ou douze mois.
La semaine dernière, une commission d’enquête internationale a établi que la corvette Cheonan avait été coulée, le 26 mars, par une torpille nord-coréenne, faisant 46 morts parmi l’équipage sud-coréen. Pyongyang a nié toute implication.
Les analystes estiment toutefois que ces sanctions n’ont qu’une portée symbolique, car le régime communiste de Pyongyang réalise l’essentiel de son commerce avec la Chine.
La tension sur la péninsule coréenne provoquée par le naufrage de la corvette sud-coréenne a été abordée vendredi matin lors d’un entretien téléphonique du Premier ministre japonais Yukio Hatoyama avec le président américain Barack Obama.
"Le Premier ministre et le président Obama sont d’accord pour dire que la conduite de la Corée du Nord est impardonnable et que le Japon et les Etats-Unis vont coopérer sur cette question", a dit le porte-parole.
Le Sénat japonais devrait vendredi autoriser les garde-côtes à inspecter les navires soupçonnés de transporter des armes ou du matériel nucléaire liés à la Corée du Nord, conformément aux sanctions décidées l’an dernier par l’ONU.
Toutefois, les garde-côtes japonais devront au préalable obtenir le consentement des navires avant toute inspection, ce qui en limite grandement l’efficacité.
Le Japon, qui a occupé la péninsule coréenne pendant la première moitié du 20e siècle, n’entretient pas de relations diplomatiques avec le régime communiste de Pyongyang. L’une des conditions exigées par Tokyo est le règlement de la question des Japonais enlevés dans les années 70 et 80 par les services secrets nord-coréens pour former des espions à la langue et à la culture japonaises.
