Aung San Suu Kyi, une figure emblématique de l’opposition birmane, est pour la première fois sortie gagnante de l’élection législative, remportant un siège parmi les 19 raflés par son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND). En lice dans la circonscription de Kawhmu, au sud de Rangoun, la lauréate du prix Nobel de la Paix 1991 s’est imposée face à deux autres candidats.
Une première victoire historique pour la "Dame de Rangoun". La très populaire et charismatique opposante birmane Aung San Suu Kyi est sortie victorieuse des urnes lors des élections législatives du dimanche 1er avril 2012. Son élection devrait apporter un vent nouveau dans la chambre basse du parlement birman, largement dominée par le parti créé par les militaires anciennement au pouvoir, le Parti de la solidarité et du développement de l’Union (USDP).
La principale formation de l’opposition, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) affirme avoir remporté 19 des 45 circonscriptions en jeu. Ce score constitue cependant un signal fort pour un pays qui a basculé depuis un an sous un régime civil, après un demi-siècle de dictature militaire.
Si le scrutin était réellement libre et transparent, les Etats-Unis et l’Union européenne pourraient envisager d’assouplir ou de lever les sanctions économiques imposées à l’encontre de la Birmanie en raison des violations des droits de l’homme commises dans le passé par l’ancien régime militaire.
Deux jours avant le vote, Aung San Suu Kyi avait dénoncé des pressions "au-delà de l’acceptable", accusant ses adversaires de vandaliser ses affiches de campagne, de manipuler les listes électorales ou d’orchestrer de "nombreux actes d’intimidation".
Aung San Suu Kyi, qui occupera l’un des 440 sièges de la chambre basse birmane, se donne comme principales priorités la mise en place de l’état de droit, l’arrêt des insurrections ethniques et l’amendement de la Constitution de 2008, jugée trop favorable à l’armée.
Lauréate du prix Nobel de la Paix 1991, la nouvelle députée birmane avait été emprisonnée pendant 15 ans depuis 1989, avant d’être libérée en novembre 2010.