Le soldat américain, suspecté d’avoir massacré 16 civils afghans ce dimanche, risque la peine de mort s’il est reconnu coupable et jugé aux Etats-Unis, a indiqué lundi le secrétaire à la Défense américain Leon Panetta.
Alors que les tensions restent vives sur la présence américaine en Afghanistan, l’administration Obama multiplie les excuses et les promesses de punition à l’encontre du sous-officier américain, suspecté d’avoir tué 16 civils afghans, ce dimanche dans la province de Kandahar, au sud de ce pays.
Le secrétaire à la Défense américain Leon Panetta a indiqué à des journalistes à bord de son avion en route pour le Kirghizstan que le soldat américain soupçonné de ce massacre pourrait être condamné à la peine de mort s’il est reconnu coupable et jugé aux Etats-Unis. Le chef du Pentagone a précisé qu’un militaire américain soupçonné de massacre doit être traduit en justice selon le droit militaire américain qui autorise la peine de mort en pareil cas.
Les Etats-Unis s’efforcent ainsi de faire des gestes pour éviter une nouvelle série d’émeutes anti-américaines meurtrières en
Afghanistan, comme celles provoquées par l’affaire des Coran brûlés le mois dernier. Au lendemain du massacre de ces 16 civils afghans, le gouvernement afghan a réclamé justice, tandis que les islamistes talibans ont crié vengeance.
Face à la situation, Barack Obama a toutefois exclu tout retrait "précipité" des troupes américaines d’Afghanistan. "Il est important pour nous d’assurer un retrait (du pays) de manière responsable pour que nous n’ayons pas ensuite à devoir y revenir", déclare le président américain dans une interview sur la chaîne KDKA à Pittsburgh (Pennsylvanie, nord-est). "Ce que nous ne voulons pas, c’est un retrait précipité" d’Afghanistan, poursuit M. Obama.
Dimanche 11 mars, vers 3 heures du matin, un soldat américain de la force internationale de l’Otan, lourdement armé, a fait irruption dans trois maisons occupées par des civils, tuant 16 d’entre eux.
Dès lundi, le Parlement afghan s’est réuni en session extraordinaire à l’issue de laquelle il a fermement dénoncé un acte "brutal et inhumain", réclamant que le coupable soit puni "lors d’un procès public devant le peuple afghan". "La population perd patience devant l’ignorance des forces étrangères", prévient un communiqué officiel de la chambre basse.