Après l’assassinat samedi 24 février de deux conseillers militaires américains, la France a décidé de retirer tous ses agents publics présents dans les institutions afghanes. D’autres pays européens membres de l’Otan, à l’instar de l’Allemagne et la Grande-Bretagne, ont fait de même.
Le sentiment anti-occidental reste vif en Afghanistan après l’incinération lundi dernier des exemplaires du Coran dans une base militaire américaine à Bagram. Samedi, deux conseillers militaires américains ont été tués par balles dans les locaux du ministère afghan de l’Intérieur à Kaboul. Ce drame est survenu lors d’une dispute avec un agent afghan au sujet des Corans brûlés.
Suite à ces assassinats, l’Isaf, la force de l’Otan en Afghanistan, a décidé de rappeler tout son personnel travaillant dans les ministères afghans.
Dès dimanche, la France a également décidé de retirer « sans délai » tous ses agents présents dans les institutions afghanes. « L’ambassadeur de France en Afghanistan a fait procéder sans délai au retrait provisoire de tous les agents publics français dans les institutions afghanes afin de garantir leur sécurité », a indiqué à la presse Bernard Valero, porte-parole du Quai d’Orsay. Il n’a cependant pas précisé le nombre de personnes concernées. « Cette mesure sera rapportée dès que les conditions le permettront », a ajouté le responsable français.
Toujours par mesure de précaution, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont également annoncé le retrait provisoire de leurs agents, conseillers et experts internationaux rattachés aux administrations afghanes.
L’Afghanistan est en proie à une escalade de la haine des occidentaux après l’incinération des Corans dans une base militaire américaine à Bagram. Pour rappel, des exemplaires du Coran, confisqués à des détenus de la prison de la base américaine, ont été incinérés dans la nuit de lundi 20 à mardi 21 février, provoquant une série d’émeutes antiaméricaines particulièrement violentes. Le bilan du gouvernement fait état d’une trentaine de morts et plus d’une centaine de blessés, dont pour la plupart des Afghans.
Lors de sa visite à Rabat (Maroc) dimanche, la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a déclaré que ces violences « doivent cesser ». « Nous regrettons profondément cet incident (des corans brûlés) qui a conduit à ces protestations, mais nous pensons également que la violence doit cesser et qu’il faut continuer le dur travail pour construire un Afghanistan plus en paix et en sécurité ». Le président américain Barack Obama et le Pentagone ont déjà présenté des excuses pour les Corans brûlés, mais rien n’y fait, côté afghan.