La justice israélienne a accédé à la demande de 17 familles juives yéménites autorisant l’ouverture des tombes en vue d’effectuer des tests génétiques.
La décision a été prise après des décennies de revendications dans la communauté yéménite selon lesquelles les enfants nés de familles yéménites en Israël dans les premières années de l’Etat (vers 1950) ont été enlevés à leurs parents peu de temps après leur naissance par les autorités hospitalières et ont été adoptés. Les parents ont été informés que leurs enfants étaient morts.
La justice israélienne émettra un mandat autorisant l’exhumation des restes de 17 tombes aux fins de tests génétiques. "La décision a été prise avec attention face à l’importance pour le public de découvrir la vérité concernant la mort et l’enterrement des enfants venus du Yémen, d’Orient et des Balkans, et dont les familles ont été informées de leur mort dans les années qui ont suivi la création d’Israël", a indiqué le bureau du procureur général dans un communiqué. Ces familles soupçonnent les autorités de leur avoir menti sur l’identité des défunts pour cacher le "trafic d’enfants". La plupart des familles n’avaient pas récupéré le corps de leurs enfants ni n’avaient été informé du lieu de l’enterrement.
Au fil des ans, plusieurs enquêtes officielles ont conclu que la majorité des enfants disparus étaient morts, mettant en avant les mauvaises conditions sanitaires dans les camps où avaient été accueillis leurs familles. Mais les enquêtes officielles n’ont pas réussi à dissiper les doutes. Le dernier regain d’intérêt pour l’affaire est survenu après que les archives de l’Etat ont déclassifié 400 000 documents en décembre 2016. La dernière initiative, permettant l’ouverture de 17 tombes, a été "approuvée par le Comité pour la Dignité des Morts au nom du Conseil du Grand Rabbinat d’Israël, sous réserve du respect des conditions permettant d’un point de vue halakhique d’ouvrir les tombes des enfants yéménites et d’effectuer des tests génétiques". L’affaire reste dans tous les cas complexe : les informations sur les adoptions restent secrètes conformément aux lois d’adoption israéliennes en vigueur.