Un jeune pêcheur philippin s’est juré de ne plus reprendre la mer après s’être perdu dans les eaux durant 58 jours. Il ne doit sa survie qu’en mangeant la mousse qui poussait sur la coque de son bateau.
Une vingtaine de kilos, c’est ce qui restait à Rolando Omongos après une incroyable dérive en mer de 58 jours. Ce pêcheur philippin de 21 ans a en effet vécu un véritable calvaire après que son bateau a été donné à la merci des vagues jusqu’à l’est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Durant tout ce temps, l’homme a ainsi dérivé sans nourriture ni eau sur son petit bateau. Comment a-t-il pu survivre à ce périple ? Rolando Omongos se serait exclusivement nourri de la mousse qui avait poussé sur la coque de sa petite embarcation ainsi que de l’eau de pluie. Il se serait notamment protégé des agressions du soleil tropical en plongeant fréquemment dans l’eau.
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Le mercredi 29 mars, le pêcheur philippin a donc pu retourner à Manille en avion, car il s’est juré de ne plus jamais remonter sur un bateau. Il est notamment revenu sur cette aventure sordide en mer qui a coûté la vie à son oncle, Reniel Omongos, 31 ans. Tout aurait commencé le 21 décembre quand ils ont quitté General Santos, à l’extrémité méridionale des Philippines, avec d’autres pêcheurs. Une tempête a alors eu lieu le 10 janvier ayant séparé les esquifs des deux victimes de leur bateau accompagnateur.
Cinq jours à lutter contre les vagues, les deux proches sont alors à court de carburant et jettent leurs moteurs par-dessus bord afin de mieux flotter. "Nous voyions passer au moins quatre bateaux par jour, mais aucun ne s’est arrêté", se souvient Rolando Omongos. Finalement, l’oncle du jeune pêcheur philippin décède au bout d’un mois en mer. Dans un premier temps, Rolando Omongos a placé le corps sur son propre bateau. Cependant, il a dû le relâcher en mer après quelques jours "quand il a commencé à sentir mauvais." Il dit avoir alors prié : "Dieu, sil vous plait, prenez soin de mon oncle. Je dois rester en vie pour que quelqu’un puisse apporter la nouvelle" à la famille.
Rolando Omongos ne doit sa vie qu’au sauvetage propice d’un bateau de pêche japonais. "J’ai pleuré sans arrêt quand j’ai enfin été sauvé. J’étais trop faible pour me tenir debout : ils ont dû me porter", raconte le jeune pêcheur philippin. "Je n’ai jamais perdu espoir. J’ai toujours prié", a-t-il conclu.
Source : Le Figaro, 20 Minutes