La police à Kaboul a trouvé une idée "ingénieuse" pour faire face aux vols de voiture : dégonfler les pneus de celles garées dans les rues. Des victimes témoignent de leur désarroi face à une telle méthode.
La capitale afghane vit sous la menace constante d’attaques-suicides ou d’attentats perpétrés par les talibans et, depuis quelques mois, de l’Etat islamique (EI). Les forces de l’ordre se sentent démunies pour protéger la population. Mais elles sont également confrontées à l’augmentation des vols de voiture.
Selon les statistiques officielles, sensiblement en baisse sur un an, environ 300 voitures ont été volées à Kaboul entre mars et juillet. "La police demande poliment aux gens d’éviter de se garer à découvert mais s’ils préfèrent ne pas en tenir compte, on ouvre la valve", explique Faraidoon Obaidi, chef du département des enquêtes criminelles de la police de Kaboul. "Comme ça on protège la population des voleurs et des terroristes", souligne-t-il. "Garer sa voiture dans la rue, c’est une invitation aux voleurs... Ils devraient mesurer l’énergie qu’on met à traquer les terroristes", a-t-il ajouté.
"Parfois les voleurs agissent en bandes, parfois ils sont seuls, et ils visent en priorité celles qui sont faciles à déverrouiller", indique Kabir ahmad Barmak, chef de la police du 11e district de la capitale.
"Ils repèrent les véhicules garés dans les rues désertes la nuit et parfois les démantèlent en pièces détachées", poursuit-il en soulignant que ses services ont été obligés de dédier des patrouilles au problème. "Quand on voit les voleurs qui attendent leur tour dans le noir et les gens qui se garent imprudemment dans la rue, on se dit que le meilleur moyen de les protéger est d’endommager leurs pneus", justifie un autre officier sous couvert de l’anonymat. "Et ça marche !", ajoute-t-il fièrement.
Récemment un jour de noces, cinq voitures garées pour la fête se sont ainsi retrouvées à plat en bas de chez lui - dont la sienne rapporte Najibhullah. La méthode provoque l’incompréhension des usagers parfois en colère car obligés de payer les réparations de leurs roues. "La police est-elle là pour nous servir ou pour nous nuire ?", demande Akbar. "C’est vraiment injuste, vous vous garez quelques minutes et votre voiture est soit volée, soit endommagée par la police", se plaint-il. "C’est du vandalisme, pas du service", lance-t-il.
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