Un rapport dénonce les conditions de travail d’environ 3,5 millions de personnes travaillant dans les plantations de thé en Inde, conditions décrites comme "inhumaines".
L’Inde est le deuxième producteur mondial de thé derrière la Chine, rapporte RFI qui relaye un rapport dénonçant les conditions dans lesquelles environ 3,5 millions de cueilleurs travaillent. Deux ONG, Global research et The India comittee for the Netherlands, se sont penchées sur deux grandes plantations dans le sud du pays, et révèlent que les employeurs ne respectent pas la législation du travail.
Les patrons de ces plantations de thé recourent notamment de manière excessive à des travailleurs temporaires, qui ne reçoivent presque aucun avantage social, tels que l’assurance de santé, les contributions des retraites ou la crèche pour les enfants. Ces employeurs figurent pourtant parmi ceux présentés comme les plus éthiques, car contrôlés par l’organisation internationale Rainforest alliance.
Ailleurs en Inde, les conditions de travail des cueilleurs de thé sont bien pires, particulièrement dans l’État de l’Assam, dans le nord-est du pays, où est concentrée la moitié du thé indien, et un sixième du thé mondial. Plus d’un million de travailleurs y vivent dans des conditions souvent décrites comme féodales, et qui n’ont guère évolué depuis la colonisation.
Les cueilleurs manuels de thé touchent un salaire légal de 1,70 euro par jour. Ils doivent vivre à l’intérieur de la plantation et les patrons sont censés leur fournir un logement décent et la scolarisation de leurs enfants. Mais il n’en est rien, d’après une étude de l’Université américaine de Columbia qui a mis en lumière le monde fermé des cueilleurs de thé.
Les employeurs ont commencé à fournir des équipements de protection aux cueilleurs de thé quand ils aspergent les plants de pesticides, mais les problèmes de fond demeurent. Les maisons ne sont pas équipées de toilettes, l’eau potable n’est pas disponible, les frais de crèche sont déduits sur les salaires, et le repos du dimanche n’est pas payé. Cette situation renforce la dépendance des travailleurs qui, par manque de perspective, sont réduits à laisser cette dépendance en héritage à leurs enfants.
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