Ces élus font partie d’une délégation de la Coordination Chrétiens d’Orient en danger (CHREDO). Ils préparent un voyage en Syrie, au Liban et au Kurdistan irakien.
C’est l’étape syrienne de la tournée au Moyen-Orient de ces parlementaires qui gêne le Ministère français des Affaires étrangères, selon une information exclusive de L’Express. Cette délégation de trente personnes, dont des membres d’associations et des religieux, est la plus forte depuis le début de la guerre en Syrie. Au moins six députés et sénateurs seront du voyage dont la mission est d’étudier et d’évaluer la situation des chrétiens dans cette région déchirée par les conflits.
Ce voyage, qui durera plusieurs jours et qui passera par Liban, la Syrie et le Kurdistan irakien, est organisé par la coordination Chrétiens d’Orient en danger (Chredo), présidée par Patrick Karam, vice-président de la région Ile-de-France. Le député Gérard Bapt (PS), qui dirige le groupe d’amitié parlementaire France-Syrie, le sénateur (PS) Bernard Cazeau, les députés (LR) Guillaume Chevrollier, Yves Fromion, Jean-Marie Tétart ainsi que le sénateur (LR) Bernard Fournier font aussi partie de la délégation. D’autres parlementaires devraient se joindre au groupe, d’après Patrick Karam.
Outre la visite du village chrétien de Maaloula, martyrisé par Daesh, et d’un camp de déplacés, les participants rencontreront à Damas de nombreux responsables religieux, notamment les trois patriarches, mais aucune rencontre avec des membres du régime de Bachar al-Assad n’est prévue.
"Nous ne souhaitions pas que notre message soit brouillé par la polémique", explique Patrick Karam. Et les parlementaires ne devraient pas être libres de le faire, contrairement à ce qui avait été envisagé dans un premier temps. La précaution n’est pas suffisante pour le quai d’Orsay qui a ouvertement déclaré dans une lettre son opposition à l’étape syrienne du voyage.
"Nous voulons examiner le rôle politique des chrétiens au Liban et soutenir le processus d’élection du président de la République. Nous entendons aussi faire une évaluation de la situation sécuritaire dans la région, de la menace que représentent les mouvements islamistes, dont Daesh, Al Nosra ou encore Jaish Al Islam, notamment sur le Liban et sur la Jordanie", explique Patrick Karam.