Un conducteur indien d’une entreprise de construction en Arabie saoudite dénonce ses conditions de travail dans une vidéo. L’homme s’est retrouvé en prison pour diffusion de fausses informations.
L’ouvrier indien s’appelle Abdul Sattar Makandar, rapporte France 24. Il affirme dans une vidéo que son employeur saoudien ne lui donne pas un salaire décent, ni d’argent pour se nourrir. La vidéo a ému les internautes indiens.
Abdul Sattar Makandar raconte son calvaire dans cette vidéo les yeux embués de larmes : "Je suis en Arabie saoudite depuis vingt-trois mois, et j’ai demandé à rentrer à la maison en Inde pour les cinq mois à venir. Mais mon employeur ne me laisse pas retourner chez moi", affirme-t-il.
Il a ensuite envoyé la vidéo à Kundan Srivastava, un défenseur des droits de l’homme indien, qui l’a publié sur Youtube. Les réseaux sociaux s’en sont emparés à coups de commentaires et de partages. À tel point que le service juridique de l’entreprise saoudienne incriminée, le groupe Al Suroor, a contacté l’activiste pour qu’il supprime la vidéo. Peine perdue, car la celle-ci avait été copiée, et circule encore.
L’ouvrier emprisonné en Arabie Saoudite
Le groupe Al Suroor a réfuté les accusations d’Abdul Sattar Makandar en postant une photo de son employé il y a deux ans, alors qu’il venait tout juste de commencer à travailler pour eux. On y voit l’homme tenir une pancarte où il est écrit : "Avec Al-Suroor, j’ai réalisé mon rêve en recevant mon diplôme d’ingénieur en mécanique".
L’affaire a pris une autre tournure. L’ouvrier indien a été arrêté en vertu d’une loi saoudienne réprimant la "diffusion de fausses informations". Selon Kundan Srivastava, il est actuellement en prison. Les autorités indiennes ont contacté leurs homologues saoudiens pour trouver une solution.
Les conditions de travail des ouvriers étrangers en Arabie Saoudite sont régulièrement dénoncées par les associations de défense des droits de l’Homme. Le droit local impose la "kafala ", un système dans laquelle les travailleurs doivent être parrainés par un employeur pour pouvoir entrer dans le pays. Ce système rend très difficile le changement de travail ou le retour des travailleurs étrangers dans leur pays, sans le consentement de leur entreprise.