Parce qu’elle s’est moquée de l’armée de son pays sur son mur Facebook, une internaute birmane a été condamnée lundi 28 décembre à six mois de prison ferme.
Le chemin vers la liberté d’expression est encore long en Birmanie.
Chaw Sandi Tun veut faire appel
Une internaute birmane a été condamnée ce lundi à six mois de prison ferme sur fond de moquerie de l’armée de son pays. Notons que celle-ci reste encore un acteur politique clef bien que l’opposante Aung San Suu Kyi est sortie vainqueur aux législatives de novembre 2015. Chaw Sandi Tun, 25 ans a été arrêtée à Rangoun en octobre et enfermée derrière les barreaux dans l’attente de son procès. La jeune femme a fermement l’intention de faire appel de son jugement, a confié sa mère, Ei San.
Une demande de remise en liberté par les États-Unis
Chaw Sandi Tun est reprochée d’avoir réalisé un montage de photos dans lequel apparaît l’opposante Aung San Suu Kyi, en jupe traditionnelle verte, et le chef de l’armée, le général Min Aung Hlaing, en uniforme. Les images sont par ailleurs remplies de commentaires moqueurs sur l’armée. À l’audience, "elle a expliqué que son compte Facebook avait été piraté plusieurs fois et qu’elle n’était pas l’auteure de ce post", a indiqué son avocat, Robert San Aung cité par le Figaro. Après son interpellation, les États-Unis avaient demandé à la Birmanie qu’elle soit relâchée, mettant en avant le droit au débat.
Les militaires gardent une forte emprise En Birmanie, malgré l’autodissolution de la junte, et l’armée dispose d’un quota de 25% des sièges de députés. Des signes de raidissement du régime ont augmenté avant les législatives. Des étudiants ont été arrêtés ainsi que des internautes qui sont toujours emprisonnés en attendant leurs procès.