Des centaines de milliers de membres la communauté Patel ont manifesté dans l’ouest de l’Inde pour réclamer les mêmes avantages perçus par les Intouchables. La manifestation qui a tourné au drame a fait au moins six morts.
Depuis mardi 25 août, les membres aisés de la caste des Patel protestent contre la discrimination positive en faveur des plus pauvres. L’Etat du Gujarat dans l’ouest de l’Inde est actuellement paralysé par ce mouvement qui a dégénéré. Le Premier ministre indien, qui a longtemps dirigé cette région, vient de lancer un appel au calme. Pour l’instant, le couvre-feu est instauré dans plusieurs villes, écoles et universités restent fermées.
Les Patel - qui représentent quelque 12% de la population du Gujarat - réclament notamment une révision des quotas dans les universités, alors que la majorité des postes sont réservés aux "Intouchables" et "autres castes arriérées". Les Patel représentent 20% de la population du Gujarat. Il s’agit traditionnellement de riches propriétaires terriens, ou de travailleurs dans l’industrie du diamant, florissante dans cet Etat. Mais ils affirment aujourd’hui que le système des quotas leur rend la tâche très difficile pour intégrer l’université. "La moitié des places à l’université publique leur sont fermées à cause des quotas, et l’alternative de l’enseignement privé est très coûteuse. Avec le système des quotas, la justice sociale l’emporte sur le mérite, suscitant la frustration", explique Le Monde.
Mercredi, dans le district de Banaskantha, au nord de l’Etat, les policiers ont du faire usage de leur arme tuant deux personnes. Une autre est tombée sous les balles des forces de l’ordre dans le district voisin de Mehsana, selon un responsable de la police de cette région. Un agent de police est aussi mort à l’hôpital après avoir été battu par la foule dans la rue, selon les autorités. Deux autres individus ont succombé à leurs blessures tard mercredi, dont un homme qui était détenu par la police, rapporte l’AFP citant l’inspecteur de police d’Ahmedabad P. D. Parmar. Une dizaine de policiers ont été blessés dans ces violences.
Autobus en feu, commissariats de police attaqués, batailles de rue… Les dirigeants politiques sont abasourdis par l’étendue et la violence du mouvement, débuté il y a plusieurs mois mais qui s’est accéléré ces dernières semaines.