La ville de Peshawar, au Pakistan, est endeuillée après une attaque meurtrière des talibans, hier. Un enfant survivant raconte cette journée d’horreur.
Le bilan est effrayant, commente Europe1 aujourd’hui : 132 enfants et neuf adultes sont morts dans ce massacre perpétré par les taliban hier, à Peshawar, au Pakistan. Il s’agit du pire attentat de l’histoire du pays, terroristes pris à une école où étudiaient les enfants de militaires. Des écoliers racontent un bain de sang teinté de chaos et d’angoisse.
Shahrukh Khan fait partie des 121 enfants blessés dans l’attaque. Dans l’auditorium pris d’assaut où le garçon se 15 ans se trouvait, "l’une de mes enseignantes pleurait, elle avait reçu une balle dans la main et criait de douleur", témoigne-t-il. Il raconte comment "un terroriste s’est ensuite dirigé vers elle et lui a tiré dessus jusqu’à ce qu’elle ne fasse plus aucun bruit. Tout autour de moi, mes amis étaient étendus à terre, blessés ou morts".
Il s’en est fallu de peu pour qu’il fasse également partie des victimes : "Un des taliban a crié : ‘il y a un tas d’enfants cachés sous les bancs, allez les chercher’", rapporte Sharukh Khan, qui a dû faire sembler d’être mort parmi les cadavres pour survivre. Quand un taliban lui a tiré dans les jambes, il raconte : "J’ai retroussé ma cravate et l’ai mise dans ma bouche pour ne pas crier".
Jalal Ahmed, 15 ans aussi, assistait à un cours quand il a entendu quelqu’un frapper les portes de la salle. Des coups de feu ont retenti mais le professeur "nous a dit de rester silencieux et nous a calmés". "C’est alors que les hommes, lourdement armés, sont entrés", poursuit-il.
Une fois sorti de l’enfer de l’école, les survivants se sont retrouvés face à une foule de parents venus chercher des nouvelles de leur enfant, au milieu d’une ville entièrement sous le choc. Naveed, un enseignant universitaire, s’est immédiatement rendu dans l’hôpital où travaille son frère. "Nous sommes tous allés à l’hôpital pour aider, pour donner notre sang. C’était comme si toute la ville y était […] pour partager le chagrin des familles", raconte-t-il.
Il y a vu "beaucoup de blessés, des morts, des enfants morts, des écoliers en uniforme". "Cette souffrance que j’ai vue là-bas, surtout celle des parents qui étaient venus chercher des nouvelles de leur enfant, c’était vraiment difficile", sanglote-t-il.