Etat islamique : l’étrange mise en vente du corps de James Foley

Olivier Hanne, spécialiste que le site metronews.fr a interrogé hier, affirme que "cela ne ressemble pas aux méthodes des responsables de Daech". Après avoir décapité le journaliste en août, l’organisation extrémiste basée en Irak et en Syrie tente de vendre sa dépouille au plus offrant.

A l’origine de l’information, les témoignages de trois intermédiaires en relation directe avec le groupe Etat islamique. L’un d’eux se dit un ancien rebelle syrien, un autre un homme d’affaire. Ils affirment que le groupe terroriste réclame près d’un million de dollars, 807 000 euros, pour le corps décapité du journaliste, qu’il prévoit de livrer par la frontière turque. D’autres corps seraient aussi mis en vente.

"C’est plutôt surprenant si c’est avéré. La réglementation islamique est extrêmement stricte concernant les cadavres : il faut les respecter. On peut envisager de les enterrer ou de les brûler, mais de là à les vendre !", s’étonne Olivier Hanne, spécialiste de l’islam et auteur d’un livre sur l’organisation Etat islamique.

Pour Olivier Hanne, "cela ne ressemble pas vraiment aux méthodes des têtes pensantes de Daech. Ils ne sont pas à un million de dollars près". L’hypothèse le plus crédible est que James Folay ait été exécuté par un petit groupe armé ayant prêté allégeance au groupe Etat islamique, qui essaierait aujourd’hui de vendre le corps pour remplir ses caisses. "Mais un tel groupe serait davantage porté sur le banditisme que sur la tradition islamique", poursuit le chercheur.

La question de la conservation du corps se pose aussi car "on ne la conserve pas dans la tradition musulmane", d’après Olivier Hanne : "Au bout de 48 heures, elle doit être enterrée. Ce que le groupe qui essaie de la vendre n’a sans doute pas fait". A Raqqa ou à Mossoul, des grandes villes passées sous le contrôle du groupe terroriste, il devrait en principe y avoir des chambres froides. Et c’est dans l’une d’elle que devrait se trouver le corps de Foley.