Shahidullah Shahid, promu l’an dernier porte-parole du Tehreek-e-Taliban Pakistan a été limogé pour avoir plaidé allégeance à l’EI.
Comme l’annonce l’AFP, repris par Le Figaro, un chef taliban été limogé de ses fonctions de porte-parole pour avoir plaidé allégeance à l’organisation Etat islamique (EI). L’information a été révélée par les insurgés au Pakistan. Selon l’agence de presse, il s’agit de Shahidullah Shahid, nom de guerre du cheikh Abou Omar Maqbool, promu l’an dernier porte-parole du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP, talibans pakistanais).
Le TTP a annoncé dans un communiqué, diffusé sur sa page Facebook, que Shahidullah Shahid n’était plus membre du regroupement. "En ce qui concerne l’allégeance à l’Etat (islamique), l’émir du mouvement, le disciple de la vérité Fazlullah... a expliqué que nous la plaidions à l’égard de l’émir des croyants, le mollah Mohammad Omar", précise le texte. Deux commandants du TTP ont en outre confirmé à l’AFP que "Les différends entre Shahidullah Shahid et le mollah Fazlullah sont la vraie raison expliquant ce départ". L’autre responsable de préciser : "Shahid était ulcéré de ne pas avoir été consulté par Fazlullah en ce qui concerne les relations avec la faction de (Khan Said) Sajna", un puissant commandant ayant quitté les rangs du TTP en mai.
Un enregistrement sonore diffusé la semaine dernière sur un site jihadiste prouverait en outre que Shahidullah Shahid ait effectivement plaidé allégeance au groupe EI qui contrôle des régions entières en Syrie et Irak. L’enregistrement n’a pu être en revanche authentifié. L’adhésion de ce dernier à l’EI prouve ainsi les divisions au sein de la mouvance talibane locale. Mais pas seulement, se plier aux ordres de l’EI - plus particulièrement à Abou Bakr al-Baghdadi qui s’est autoproclamé calife des musulmans dans le monde - reviendrait en théorie à ignorer l’allégeance historique du TTP envers le chef des talibans afghans, le mollah Omar.
La ’désunion’ constatée au sein de la rébellion talibane se confirme de plus en plus. Depuis quelques semaines, en effet, des tracts en soutien à l’EI ont circulé dans des bazars du sud-est afghan et dans le nord-ouest pakistanais, berceau historique des talibans et d’Al-Qaïda. Le Conseil des oulémas, principal organe des dignitaires musulmans au Pakistan a quant à lui condamné l’organisation Etat Islamique et appelé les jeunes à ne pas collaborer avec ce groupe, comme avec les talibans.