D’après une nouvelle étude menée par une équipe franco-japonaise, le mont Fuji serait dans un état critique depuis le séisme du 11 mars 2011. Le volcan se trouve aujourd’hui sous étroite surveillance.
Le mont Fuji donne du souci aux scientifiques. En effet, une étude menée par des chercheurs français et japonais et publiée par le site maxisciences.com affirme que le volcan situé au sud-ouest de Tokyo a été mis à dure épreuve lors du séisme survenu au large des côtes japonaises, le 11 mars 2011. Le tremblement de terre de magnitude 9, suivi du tsunami dévastateur a non seulement causé l’accident nucléaire de Fukushima mais a également mis sous haute pression le point culminant du Japon.
De type explosif, le mont Fuji est situé dans une région à la jonction des plaques tectoniques eurasienne, philippine et pacifique. Malgré la rareté des éruptions de ces derniers siècles, il n’en reste pas moins actif et sa situation actuelle inquiète les chercheurs. Florent Brenguier, chercheur à l’Institut des sciences de la Terre, explique : "Nos travaux ne disent pas que le volcan va entrer en éruption. Mais ils montrent qu’il se trouve dans un état critique".
Les conclusions des chercheurs sont le fruit d’une méthode tout à fait innovante. En effet, le protocole mis en place consiste à analyser des données considérées jusqu’à aujourd’hui comme parasites. Les signaux en question, recueillis en profondeur par un réseau de 800 capteurs sismiques, représentent le bruit de fond sismique. Il s’agit d’ondes sismiques de faible amplitude produites en continue par le mouvement de la houle. Dans les analyses de sismologie ordinaire, ce bruit de fond est systématiquement supprimé.
Les résultats de recherches indiquent un notable endommagement de la croûte terrestre au niveau des régions volcaniques nippones même éloignées de l’épicentre, comme le mont Fuji. "Les régions volcaniques sont celles où la pression des fluides comprimés dans la roche – eau bouillante, gaz, magma liquide –, qui, en remontant à la surface, provoquent une éruption, est déjà la plus forte. Les ondes sismiques ajoutent encore à cette pression, avec pour effet de fracturer davantage le milieu", explique Florent Brenguier.
Selon le chercheur, le volcan sous étroite surveillance "est aujourd’hui dans un état de pression tel qu’il présente un potentiel d’éruption important. Le risque est clairement accru". La dernière éruption du mont Fuji remonte à 1707 et une théorie avait déjà établi un lien entre cette dernière et un séisme géant de magnitude 8,7 survenu 49 jours plus tôt dans la région de Hoei. A cette époque, environ un milliard de mètres cubes de cendres avaient été rejetées.