Le seuil de pauvreté doit-il être réévalué en Inde ? D’après un rapport d’expert datant du 7 juillet, environ 100 millions d’indiens en plus doivent être considérés comme pauvres.
Le seuil de pauvreté en Inde devrait être réévalué selon un rapport d’expert relayé par la presse locale le 7 juillet. Au total, 30% des 1,2 milliard d’indiens, soit 363 millions de personnes, vivaient sous le seuil de pauvreté en 2011-2012.
Ce rapport vient relancer le débat sur les difficultés pour éliminer la pauvreté en Inde, où des centaines de millions de personnes n’ont pas de logement ni suffisamment de nourriture. L’enjeu est considérable pour le gouvernement de Narendra Modi, à quelques jours de la présentation de son premier budget. C’est sur la promesse d’une relance de l’économie et d’une lutte contre l’inflation que le nationaliste hindou a remporté une large victoire aux législatives de mai dernier.
C’est après que les propositions de la commission du plan, principal organisme d’Etat pour la planification économique, eut défini en 2011 les seuils de pauvreté que le rapport fut commandé. La commission a rencontré une levée de bouclier du côté des ONG, car il fallait par le passé au moins 27 roupies (33 centimes d’euros) par jour dans un village et 33 roupies (40 centimes) par jour dans une ville pour ne pas être pauvre.
Le rapport d’experts propose d’établir ces seuils à 32 roupies (39 centimes) dans les villages et 47 roupies (57 centimes) en ville pour échapper à la pauvreté, selon des extraits qui ont filtré dans le Times of India.
Or, ces seuils sont essentiels pour déterminer l’ouverture de droits à des aides sociales. Selon l’agence Press Trust of India, ce rapport établit que quelque 38,2 % de la population indienne étaient pauvres en 2009-2010, contre 29,8 % selon l’estimation de la commission du plan. Cette proportion a diminué – 29,5 % (363 millions de personnes) en 2011-2012 - selon les auteurs du rapport, contre 21,9 % en 2011-2012 (270 millions de personnes), comme le précise la commission. Dans tous les cas, il appartient au premier ministre Narendra Modi de décider sur quel rapport baser sa politique de lutte contre la pauvreté.